Il faisait noir. D’un coup comme ça, s’en prévenir, la lumière de la maison s’était éteinte. Trisha avait beau appuyer sur l’interrupteur d’une main tremblante, ça ne revenait pas. Dehors aussi il faisait noir. Il devait être tard. Elle n’en avait pas la moindre idée et recroquevillée contre le mur, elle n’avait aucun moyen de vérifier l’heure qu’il était. Il n’y avait pas assez de lumière pour qu’elle puisse voir les aiguilles sur sa montre. Un bruit la fit sursauter, qu’est-ce que c’était ? Son esprit qui lui jouait des tours, c’était certain, mais dès qu’elle était terrorisée, elle ne faisait plus la différence entre le vrai du faux. Il y avait des moments comme ça où sa paranoïa prenait le pas sur le reste et là, elle était persuadée qu’il y avait quelqu’un chez elle. Elle avait des larmes qui coulaient contre ses joues. Elle était tétanisée, mais elle savait, qu’à quelques pas d’elle, il y avait son téléphone. Prudente, elle trouva le courage de se redresser sur ses jambes pour rejoindre le canapé où elle avait laissé son sac. Elle aurait dû appeler la police sans doute, mais elle les avait déjà alertés plusieurs fois pour rien, mais à chaque fois, comme cette fois, elle avait été persuadée de ce qu’elle avançait. Mais elle ne voulait pas qu’on la regarde encore comme si elle était cinglée. Alors elle se dirigea dans son répertoire pour atteindre le numéro de Joan. Une sonnerie, puis une autre et puis encore un bruir non loin d’elle qui la fit sursauter. Elle laissa tomber son sac à terre avant de courir vers la cuisine et de s’asseoir contre le mur, un couteau entre les mains. Enfin, Joan décrocha. « Joan, c’est moi. » Elle chuchotait, il ne fallait pas qu’on l’entende, mais c’était difficile de chuchoter tout en pleurant, elle avait l’impression de s’étouffer. « J’ai besoin d’aide. Y a quelqu’un chez moi. » Elle en était sûre. Elle avait peur. Plus rien n’allait en cet instant, elle avait besoin qu’on vienne l’aider et il semblait qu’il n’y avait que sur Joan qu’elle pouvait compter à présent.