bad luck either destroys you or makes you the man you really are. (cal)
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Calvin O'Reilly admin ○ nightcall
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Sujet: bad luck either destroys you or makes you the man you really are. (cal) Ven 11 Sep - 3:39
CALVIN JESSE O'REILLY this ain't no place for no hero
come drink the water
• âge › Déjà trente-deux ans qu’il trimballe sa carcasse en traînant un peu des pieds, et parfois on s’demande s’il les a vraiment. Faut dire qu’il sourit comme un môme perdu, un pauvre gamin qui essaie de s’prendre pour un homme. Même lui, y a des jours où il sait plus trop quel âge il a. Dix ans, quarante ou cent-cinquante – tout finit par se mélanger. • date et lieu de naissance › Un dix-huit mars, ici même. À la Nouvelle-Orléans, c’te foutue ville qu’il aime et qu’il déteste sans savoir quelle option est la meilleure. Elle, elle le déteste. Il en est presque sûr, même s’il en dit jamais un mot, parce que ça lui donnerait l’air con. Plus que d’habitude. • nationalité › Désespérément américaine, même si de vieilles origines irlandaises se baladent dans l’arbre généalogique. La plupart du temps, tout l’monde s’en fout, c’est rien que des vieilles racines perdues. Mais quand faut trouver quoi blâmer pour leur connerie familiale, c’est là-dessus que ça tombe : c’est les gènes de farfadet, m’voyez, on y peut rien. • profession › Y en a encore qui s’mettent à ricaner quand il dit qu’il est flic. C’est vrai qu’il en a pas franchement l’air, mais ça l’emmerde quand même qu’on se foute de sa gueule comme ça. Surtout qu’il est inspecteur. Ouais, rien qu’ça. Il se souvient de la fierté qu’il a ressenti en enfilant l’uniforme pour la première fois, la tête pleine d’idéaux à la con. Maintenant, quand il regarde sa foutue plaque, il reste que l’amertume et le poids des désillusions. • orientation sexuelle › La question l’a torturé un moment, avant qu’il finisse par piger que c’est pas grave de pas pouvoir choisir entre les deux sexes. Homme, femme, ça lui importe pas des masses tant que la personne lui plaît. Bisexuel, qu’on dit pour ces choses-là. • situation amoureuse › Ridicule. Non, vraiment, c’est le meilleur mot pour qualifier ça. Il est le pire boulet de l’univers dans le domaine amoureux, c’est à pleurer de rire. Il galère toujours à dénicher quelqu’un qui veuille de lui, et quand c’est le cas, il trouve quand même le moyen de tout faire foirer. Ses histoires, elles marchent jamais. Éternel célibataire, plus par malédiction que par choix, parfois il se sent un peu frustré de trouver personne avec qui faire sa vie. C’est sûrement l’karma qui veut ça. • situation financière › Pas bien riche, mais pas pauvre non plus. Le salaire d’un poulet, c’est loin d’être faramineux. Mais il se débrouille sans problème et il est loin d’être à plaindre ; de toute façon s’il était friqué, il saurait pas quoi faire de tout ça et il achèterait que des conneries. Alors la situation moyenne, c’est ce qu’y a de mieux pour lui. • et vivre à la nouvelle-orléans, ces derniers temps, c'est comment ? › C’est pas joli-joli, si vous voulez son avis. Y a tout qui part en vrille, avec les criminels qui poussent comme des champignons et l’espèce de cinglé qui massacre les gens, les macchabées commencent sérieusement à s’empiler. On lit encore Katrina sur toutes les lèvres et dans tous les esprits ; dans le sien, aussi. Trop de trucs vont de travers, et pourtant il est toujours là. Il sait même pas pourquoi d’ailleurs, il est convaincu que cette foutue ville l’aime pas. Elle a une âme, ça fait pas un doute, et il sait pas ce qu’il a foutu pour lui déplaire comme ça, mais : elle l’aime pas. Les gens non plus, dans certains coins. Y en a qui le voient encore comme un traître, ou juste un raté. Alors il surveille toujours ses arrières – parce que si c’est pas une crapule qui lui fait la peau, ça sera NOLA elle-même. Elle finira par le bouffer, vous verrez. Il en mettrait sa main à couper. • groupe ›Take me to church.• célébrité › Max Riemelt. • crédit › sunbak@tumblr.
some kind of madness
Quand il annonce qu’il est flic, on a tendance à pas le croire du premier coup. Faut avouer qu’il a l’air beaucoup trop sympa pour ça, en plus il cause comme un gosse des rues, il fait des vannes franchement bidons, et puis il a plus souvent la dégaine d’un grand gamin paumé que d’un inspecteur respectable. Forcément, on a du mal à le prendre au sérieux – avant ça le vexait, à force il s’y est habitué. • La réputation familiale, ça aide pas non plus. Un père alcoolo et parasite, une mère décédée quand ils étaient gosses, les O’Reilly sont mal partis dans la vie. Ils sont tous passés au poste sauf Cal, tous catalogués comme des p’tits cons, tous castagnés pour leurs fautes et celles de leurs aînés. O’Reilly, c’est estampillé vermine, faut juste apprendre à faire avec. • Pour le trouver, c’pas bien compliqué. Il traîne souvent dans la rue à fouiner et surveiller sans but précis, un peu comme un vagabond, ou un clochard ; y a déjà eu méprise à c’niveau. Sinon suffit d’aller au bar. Il aime boire mais il a rien d’un alcoolique, dans l’fond c’est plutôt l’ambiance qui le fait se sentir chez lui. Sûrement une histoire de génétique. • D’un naturel serviable, il est toujours le premier à aider les gens qu’il croise et à s’faire pincer les joues par les vieilles dames ravies. Ah ça, il est gentil, il a même tendance à s’la jouer chevalier servant – ou juste esclave en fait, ça dépend du point d’vue. • Il a encore du mal à filtrer ses paroles et il sort souvent les choses comme elles lui viennent, un peu comme un enfant. On dirait qu’y a que quand il est en service qu’il sait la fermer ; et encore, c’est pas toujours le cas. Le pire c’est quand il a trop bu ou qu’il est fatigué, ça vire dans le philosophique à deux balles et ça fout mal au crâne. • À l’époque où il était encore ado, il s’est mis en tête que jouer de la musique l’aiderait dans sa vie amoureuse. Alors il s’est procuré une vieille guitare, a appris environ trois accords, et sa lubie s’est arrêtée là. Ça l’empêche pas de ressortir sa guitare de temps à autres, et de fredonner un peu – il chante pas particulièrement bien, mais il est pas désagréable à entendre. • La télé, c’une belle invention. Sa préférée. Quand il a rien d’mieux à faire, il aime s’avachir sur le canapé et zapper jusqu’à trouver un truc qui éveille son intérêt. Autrement dit : un truc con. Il peut mater tout et n’importe quoi, allant des dessins animés aux documentaires animaliers, des vieilles séries allemandes aux concours de mini-miss. Lui, ça lui plaît. • Y a une époque où ses valeurs familiales étaient assez exemplaires. Puis tout est parti en vrille, son frère a fini en taule, le reste de sa famille lui a plus ou moins tourné le dos, et il a fait son deuil. Même s’il veille encore un peu sur eux parfois, de loin. • Piètre séducteur, il a jamais été foutu de draguer correctement. Quand il a un peu de succès, c’est généralement que sa cible l’a trouvé drôle et adorable, ou juste tristement pathétique. Il préfère quand même croire la première option, c’est meilleur pour son ego déjà pas bien élevé. • Quand il se met derrière les fourneaux, il sort toujours des plats franchement réussis. Il a plus ou moins appris à cuisiner seul et il en est fier, cherchant toujours à tester de nouvelles recettes. Il a même un joli tablier et tout l’bordel, une vraie fée du logis – si ce n’est qu’il est nul lorsqu’il s’agit de ménage. On peut pas être bon partout, hein. • Son sens de la justice a toujours été profondément aiguisé, c’est ce qui l’a poussé vers son métier et qui le rend doué dans ce qu’il fait. On peut ricaner tant qu’on veut sur son passage, il est un bon flic même s’il y croit plus tellement. Ça l’empêche pas de faire de son mieux. • Curieux de tout ou presque, il a une étonnante collection d’ouvrages dédiés à des sujets un peu hasardeux ; ça peut aller de l’histoire des guerres mondiales jusqu’à la reproduction des crevettes d’eau douce. Sa culture générale est foutrement étendue même s’il sait beaucoup de trucs qui servent à rien, et il balance souvent des infos aléatoires qui intéressent pas grand monde. • Depuis qu’il est gamin, il rêve de fonder une famille et d’avoir des enfants, surtout qu’il est doué avec eux. Mais plus les années passent et plus il se rend à l’évidence : ça arrivera sûrement pas. Il dit rien, mais il regrette un peu. • Les conflits, il aime pas trop ça. La violence non plus d’ailleurs, pourtant c’est pas faute de savoir jouer de ses poings ou même de son arme à feu, il a aucun problème pour se défendre. C’est juste qu’il préfère rester un idiot de pacifiste quand la situation le lui permet. • Pendant Katrina il était là, en ville, parmi ceux qui ont cherché et sauvé des rescapés. Le souvenir est encore intense et douloureux, même s’il en parle jamais sérieusement ; toujours au second degré. Il reste l’amertume de la situation mal gérée, de l’impuissance dans laquelle on les a laissés quand on les a abandonnés. • Cal, on le croit toujours inoffensif, avec son attitude décontractée et son humour douteux, son éternel sourire avenant et sa foutue gentillesse. Mais vaut mieux pas trop le sous-estimer non plus, il est loin d’être aussi insignifiant qu’on le pense et il aime pas qu’on le prenne pour un con. Faut s’méfier de l’eau qui dort.
pursuit of happiness
• pseudo › serial chiller (oui, encore moi ) • âge › Toujours vingt ans • pays › Celui de la pétanque et des cigales et du pastis et de la lavande et du soleil. • comment as-tu découvert le forum ? › Cette question est nulle, j'refuse de répondre, j'suis une diva • un dernier mot à nous dire ? › Ça t'dirait une glace à la menthe ?
J'atteste par ailleurs qu'en créant ce personnage, je l'expose au danger d'être mis à l'épreuve par le Tueur au Puzzle.
○ recensement du prénom. (prénom utilisé uniquement)
Code:
<bottin>○ calvin</bottin>
○ recensement du nom. (nom utilisé uniquement)
Code:
<bottin>○ o'reilly</bottin>
fiche (c) elephant song.
Calvin O'Reilly admin ○ nightcall
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Sujet: Re: bad luck either destroys you or makes you the man you really are. (cal) Ven 11 Sep - 3:40
in life we can't be free
Le cœur prêt à bondir hors de la poitrine, de l’acide dans les veines, les poumons menaçant de lui remonter le long de la trachée ; il court. Y a des passants qui se heurtent à lui, d’autres qui lui gueulent dessus, y en a même un ou deux qui lâchent un « putain d’O’Reilly », mais il s’en fout. Il voit rien, plus rien, ni les voitures qui klaxonnent en freinant violemment pour l’éviter, ni le trou qu’il a fait dans son jean en tombant contre le bitume, ni la teinte écarlate qu’a pris son visage. Il va pas assez vite. Sa caisse, il l’a abandonnée quelques rues plus loin, parce que le trafic était trop lent à son goût – c’est bien plus rapide de passer par les ruelles et d’escalader un mur ici ou là. Et il court. À s’en péter les rotules et à en déglinguer chacun de ses os, à s’en retourner la tête et les tripes. Il court, putain.
Faut qu’il arrive à temps, faut qu’il prévienne Vince. Faut qu’il le fasse changer d’planque et qu’il se débrouille pour trouver une diversion, faut qu’il répare la plus grosse connerie de sa vie, qu’il s’fasse pardonner avant d’avoir besoin de le faire. Il a merdé, Cal. Il merde toujours. Il entend encore la grosse voix de cet enfoiré qui le somme de répondre et de vendre son frère ; parce que « tu s’ras jamais un bon flic s’tu couvres un connard de criminel, t’as pas d’honneur, t’es qu’un vaurien comme tous ces fils de pute ». Mais son honneur, il l’a sali en ouvrant la bouche. Son honneur, il est parti en fumée et l’seul moyen d’en récupérer un morceau c’est de réussir à sauver les miches de son aîné. Tant pis si ça fait de lui un mauvais policier, tant pis si ça le précipite dans la case ripou, de toute façon rien d’tout ça n’est comme il le croyait. Il en a sa claque d’entendre ses collègues railler tout son arbre généalogique qui grouille de vermine, et de voir des visages qu’il connaît depuis l’enfance lui lancer des regards noirs. L’uniforme, il a plus rien de rassurant ; il le gratte et il le serre et il lui fait mal en-dedans. Il voudrait le laver, mais il est prêt à l’encrasser pour Vince. Pour la famille, cette connerie qui finira par lui pourrir la vie.
Les rues défilent les unes après les autres, il prend des virages trop serrés et manque de se casser la gueule une fois ou bien dix – il s’en tape. Il y est presque. Il respire plus, il a mal partout, mais il y est presque. Il voit se dessiner le bâtiment où se planque son frère, et ça fait comme une vague de soulagement qui le traverse. Puis il aperçoit les voitures de police. Son palpitant s’arrête dans sa cage thoracique et il se sent à demi mort quand il s’arrête finalement à proximité de l’attroupement. Y a un gars qui file un coup de coude à son collègue en désignant Cal d’un geste du menton, mais il y fait même pas gaffe. Tout ce qu’il enregistre, c’est la silhouette coincée entre deux officiers, les mains ramenées derrière le dos dans des menottes. Ils l’ont eu. Il est arrivé trop tard.
« Vince ! » L’intéressé lève les yeux dans sa direction, et son visage se ferme instantanément. Il sait. Putain, il sait. Ils ont dû s’empresser de lui dire, les bâtards. Ils ont dû jubiler en lui racontant comment son propre frère l’a trahi. C’est bien c’qu’il a fait, non ? C’est comme ça qu’on va le connaître, maintenant. Le traître. Il ose même pas imaginer ce que penseront les autres, Skyler et puis Milo et puis Lydia. Il ose même pas imaginer ce que pense Vince en ce moment-même. Probablement qu’il a bien envie de lui refaire le portrait, mais il a trop de self-control pour tenter quoi que ce soit. Faut pas qu’il s’inquiète – Skyler s’en chargera à sa place, ça fait pas un doute. Et Cal, il sait plus quoi faire. Il observe ses foutus collègues accompagner Vince jusqu’à l’une des bagnoles et le forcer à s’y engouffrer, sans qu’il bronche une seule fois. La portière se referme et Cal a l’impression de sentir ses entrailles se tordre dans tous les sens quand une main vient lui taper dans le dos. « Bravo gamin, tout ça c’grâce à toi. T’as fait l’bon choix. » Il a envie d’rire, et puis de chialer, aussi. Il le regarde s’éloigner sans être capable de répondre quoi que ce soit, et il sait ; il le sent dans chaque fibre de son être. On lui pardonnera pas.
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Un regard à la charmante donzelle sur sa gauche, et il lui adresse le plus beau sourire qu’il a en stock ; mais ça doit pas beaucoup lui plaire parce qu’elle lève les yeux au ciel, prend son verre, et repart d’où elle est venue. Il soupire. Et puis il observe un instant le gars campé à sa droite, attendant que leurs regards se croisent pour étirer timidement ses lèvres avec un petit signe de tête. Le type fronce les sourcils et lui fait un doigt d’honneur avant de retourner à sa conversation avec son acolyte. Et Cal, il a un peu envie de se noyer dans sa bière. Il s’avachit à moitié sur le comptoir, les yeux perdus dans le liquide jaunâtre qui commence à l’imbiber lentement mais sûrement. « Eh, Jerry. » Le barman se tourne vers lui en signe d’attention – au moins quelqu’un qui l’ignore pas. En même temps, vu la fréquence à laquelle Cal se pointe ici, ils ont eu le temps de sympathiser et c’est pas rare qu’ils se fassent la conversation. « Tu crois qu’c’est quoi mon problème ? » L’autre lâche un rire franc, cherchant même pas à le camoufler, avant de secouer doucement la tête. « Tu veux la liste complète, ou tu peux préciser l’domaine ? » Cal écarquille un peu les yeux, hausse les sourcils, fait mine d’être outré. Et puis il termine son verre d’une traite, haussant vaguement les épaules. « La drague. Tu crois que j’suis moche ? J’sais que j’suis pas une bombe, mais j’suis pas repoussant, si ? C’est mes dents ? Ou p’t’être mes yeux ? Ma coupe de ch’veux ? Non, j’sais, j’dois pas être assez musclé. Ou alors c’est mes fesses ? Toi tu les trouves comment, mes fesses ? » À mesure que les mots s’accumulent, il s’examine plus ou moins discrètement, soulevant un peu son t-shirt pour regarder son ventre, et puis se contorsionnant pour essayer d’apercevoir son derrière sans avoir à se lever. Son tabouret tangue dangereusement et il se rattrape de justesse, se cramponnant à celui d’à côté, encore libre. « J’sais pas, j’mate pas vraiment ton cul. Mais tu veux savoir c’que j’pense ? T’as l’air triste, ce soir. Tu choperas rien avec c’te mine de perdant. »
Le pire, c’est qu’il a pas tort. Il a même plutôt raison sur toute la ligne. Mais c’un peu compliqué, d’être joyeux, quand son coéquipier risque d’être condamné. Si on oublie ça, Cal pourrait passer une bonne soirée. Il a même été promu – en témoigne la plaque rangée dans la poche arrière de son jean. Sauf que tout ça, c’est qu’une putain de mascarade, c’est les lauriers qu’on lui a refilés sans lui demander son avis alors qu’il en veut pas. C’est les mérites de Maddox qu’on lui a attribués, parce qu’on peut pas faire les louanges d’un type sur le point d’aller faire un séjour en taule. Alors c’est Cal qu’on a peint en héros ; c’est lui qui a officiellement réussi la mission alors qu’il a juste failli être tué. Il serait peut-être même mort, si Maddox avait pas réagi au quart de tour pour préserver leurs vies autant que leur opération. Quelle foutue connerie. « Ouais. Tant pis. File-moi une autre bière, s’te plaît. » Jerry s’exécute avec un petit rictus moqueur, lui remettant un verre plein sous le nez sans se faire prier. « T’abandonnes pour ce soir, c’est ça ? » Il croit pas si bien dire. Plus ça va, plus Cal veut abandonner tout court. Y a des jours où il sait même plus pourquoi il continue ce boulot qui lui apporte plus de merdes qu’autre chose. Sûrement parce que le gosse qui se rêvait justicier, il est pas encore mort. Il est toujours là, sous la surface, dans l’angle de ce sourire presque innocent. « J’ferai mieux demain. » C’est ce qu’il aime se dire tous les jours, mais demain, c’est jamais vraiment mieux.
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Ça grouille dans tous les coins. Ça braille, ça pleure, ça sourit sans conviction et puis ça s’décompose de l’intérieur. Y a des familles qui se lâchent pas d’une semelle, d’autres qui se retrouvent en se tombant dans les bras, et le reste qui prie pour avoir droit à la même chance. Ils sont tous là, à se faire soigner les plaies de l’épiderme, à savourer la joie d’être en vie, à pleurer ce qui a été mais qui ne sera plus jamais. Cal sait plus où regarder, où se diriger, où répondre quand il est sollicité. Il part et puis il revient, les allers-retours se font sans relâche pour essayer de trouver plus de rescapés que de macchabées ; mais il a perdu le compte, il sait plus où il en est. Il sait juste qu’il est fatigué, épuisé. Le corps autant que l’âme.
Il revoit les rues saccagées, les bâtiments démolis, les corps qui flottent et ceux à l’agonie. Les gosses qu’on sort des débris, les hommes pris au piège, les familles entassées sur des embarcations de fortune, les survivants planqués dans leurs greniers. Les messages qu’on laisse sur les murs, sur les toits, partout où on le peut dans l’espoir qu’on les verra – « partis au superdrome – tommy et sarah » et « dix civils à l’intérieur, deux blessés, urgent » et « s.o.s », et encore tellement d’autres que tout se mélange. Mais ils restent ancrés là, tous gravés au fer rouge.
Ça tourne dans sa tête et tout autour, il a le cœur au bord des lèvres et l’esprit près de la rupture. On le force à s’asseoir alors qu’il veut se lever, on lui dit de s’allonger quand il demande à repartir, on le regarde dans le blanc des yeux mais sa vue se trouble. Il a pas l’temps. Faut qu’il y retourne, faut qu’il aide ces gens – il a pas le choix, ses tripes le supplient. Et puis c’est un peu son job, aussi. Il est pas secouriste, il est qu’un putain d’flic, mais servir et protéger c’est son serment, les sauver ça fait partie du contrat. Il voudrait tous les sauver d’ailleurs, ranimer les cadavres et effacer l’horreur qu’il lit sur les visages, revenir en arrière et évacuer tous ceux qui ont pas pu se tirer, prévenir le monde qu’ils sont pas prêts. Ils sont pas préparés. Ils savaient que ça venait mais ils ont rien fait pour pouvoir le gérer, ils ont tout sous-estimé, la catastrophe s’est pointée et personne a pu l’arrêter. Il a entendu dire que des digues ont pété, l’a vu de ses propres yeux ; c’est tout l’neuvième qui a trinqué. Et ils sont pas assez. Pas assez à avoir survécu, pas assez à avoir été trouvés, pas assez à aller les chercher. Les secours officiels sont pas là, on continue d’leur dire qu’ils arrivent mais ils attendent toujours, y a personne d’autre qu’eux et la plupart des sauveteurs sont de simples civils décidés à aider leurs semblables.
C’est l’hécatombe et on leur dit d’être patients mais ils peuvent pas. Ils crèvent. Ils sont là, et ils crèvent. Ils ont pas l’temps. Cal a pas l’temps. Il l’a jamais eu et il veut pas arriver trop tard – pas cette fois. Il veut tout réparer : les maisons, les quartiers, les vies, et puis ses erreurs. Mais il y arrive pas, son organisme veut pas, plus pour aujourd’hui. Faut qu’il reste là, le temps de récupérer. Le temps de les voir tous claquer.
Plus tard, on blâmera Katrina, on dira que c’est le fléau qui les a tous massacrés. Et c’est vrai. Mais eux, ils sont pas mieux ; eux, ils les regardent mourir en direct à la télé sans daigner faire quoi que ce soit. C’est qui l’pire, dame nature ou l’humanité ? Sur ce coup-là, Cal sait déjà sur qui parier.
fiche (c) elephant song.
Maddox Osman admin ○ nightcall
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Sujet: Re: bad luck either destroys you or makes you the man you really are. (cal) Ven 11 Sep - 22:18
mon caloulou. t'es beau t'es parfait, je t'aime, et faudra qu'on s'prévoie quand même un rp un d'ces quatre, gamin.
CONGRATULATIONS bienvenue dans les rangs ! Bonjour, Calvin, et bienvenue dans ma ville. J'ai entendu dire que ta plus belle promotion était le fruit d'une erreur. Que tu as endossé les lauriers de quelqu'un d'autre, pour arriver où ta carrière en est aujourd'hui. Tu as beau être doté de bonnes intentions, nos actes ne trompent pas, et nous trahissent bien souvent. Fais attention à toi. Nos erreurs finissent toujours par nous rattraper.
Félicitations, mon brave. Tu t'en doutes sûrement, mais si tu vois ça, ça veut dire que tu es enfin officiellement des nôtres, avec une jolie couleur et tout le package. Nous t'invitons par le biais de ce petit formulaire à passer par la suite dans quelques sections importantes pour ton intégration au forum et au jeu. Nous, on s'occupe de recenser ton avatar et ton pseudo, mais si tu veux recenser ton métier, ton logement, ton numéro de téléphone ou ton adresse mail, c'est à toi de le faire ! On t'invite également à aller faire un tour du côté des fiches de liens, pour te trouver plein de copains, ainsi que des rps. N'hésite pas non plus à remplir notre partie scénario de tes idées ! Et n'oublie pas d'aller voter pour nous toutes les deux heures, histoire de ramener encore plus de potentielles victimes pour notre tueur d'amour ! Faut bien le nourrir, le petit.
Et surtout, si tu as la moindre question, n'hésite pas à t'adresser à Fred(ou Maddox), Alma(ou Quinn), Judith(ou Elijah), ou bien Alison(ou Aslinn) !
Calvin O'Reilly admin ○ nightcall
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Sujet: Re: bad luck either destroys you or makes you the man you really are. (cal) Ven 11 Sep - 22:39
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Sujet: Re: bad luck either destroys you or makes you the man you really are. (cal)
bad luck either destroys you or makes you the man you really are. (cal)
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