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 can't break a man who's already down. (skalvin)

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Calvin O'Reilly
Calvin O'Reilly
admin ○ nightcall


○ messages : 165

MessageSujet: can't break a man who's already down. (skalvin)   can't break a man who's already down. (skalvin) EmptyVen 2 Oct - 21:19

― calvin & skye ―
you wanna watch me fall but i won't break,
i know you'd like to hit me, kick me to the ground.

T’as l’bonjour de ta sœur. Les paroles, elles résonnent en boucle dans sa caboche. Ça tourne et ça vire, ça fait comme un millier de serpents qui libèrent leur venin dans ses veines, ça fait un écho qui rebondit jusqu’au creux de ses entrailles et qui entame une cacophonie bonne qu’à le faire devenir dingue. Qu’on le renie avec toute la hargne de l’univers et qu’on le bannisse de chez les O’Reilly ; soit. Qu’on lui crache à la gueule, qu’on lui fasse une réputation de merde et qu’on s’assure que Calvin se mette à rimer avec traître ; passe encore. Il comprend. Ça lui plaît pas, ça lui crève le cœur et ça le bouffe de l’intérieur, mais il comprend. Mais qu’elle vienne le faire chier jusqu’à son foutu  boulot, qu’elle trouve le moyen de s’insinuer jusqu’ici, qu’elle réussisse à faire foirer sa vie dans le seul truc qu’il croyait intouchable ; non. Putain d’merde, non. C’est suffisamment l’merdier sans qu’elle vienne s’en mêler alors il a pas besoin de ses interventions à la con. Ah ça, elle est douée pour lui pourrir la vie, la reine O’Reilly. Elle est puissante, là-haut, sur son trône – c’est elle qui a toutes les cartes en main et il le sait. Mais qu’elle aille se faire foutre. Sa couronne, il va la lui faire bouffer.

La portière claque plus fort que nécessaire quand il la referme, et il verrouille rapidement la bagnole avant de s’en éloigner à pas de géant. Ses phalanges se serrent autour de ses clés, et il est obligé de se faire violence pour les ranger dans sa poche avant de s’entailler la peau à forcer de se crisper dessus. Il a les nerfs. Il a la rage, même. C’est pas dans ses habitudes pourtant, il est un type calme, probablement le plus zen de la famille – Skye, elle est juste froide, c’est pas pareil. Il est décontracté, il aime pas se prendre la tête et il prend toujours du recul, mais y a un moment donné où faut savoir dire stop. Y a un moment donné, faut arrêter de déconner.

Il sait bien que les ripoux grouillent au poste, mais il aurait jamais cru que sa sœur puisse s’en mettre un dans la poche. Au point de s’en servir pour venir l’emmerder. Quand ce connard de Larkin a niqué son ordinateur en le faisant malencontreusement tomber, il a bien voulu croire à la thèse de l’accident, ça peut arriver à tout le monde. Quand il a commencé à remarquer des trucs qui clochent sur son bureau, il s’est juste dit qu’il était un peu trop fatigué et qu’il avait besoin de congés. Quand Larkin lui a renversé son café brûlant dessus, deux fois d’affilée, il s’est dit que c’était la nouvelle blague à la mode pour s’foutre de sa gueule, lui, le pauvre inspecteur O’Reilly. Et quand ses putains de dossiers se sont retrouvés en bordel, des pièces manquantes et d’autres échangées, des trucs absurdes en plein milieu, il a pigé qu’un truc tournait pas rond. Il a fallu attendre qu’il sorte du bureau de son boss, après s’être fait salement remonter les bretelles, pour qu’il obtienne réponse à ses doutes. Le bonjour de sa sœur, ouais. Pas besoin de préciser : il a pigé. Quelle garce.

Y a des abrutis qui se retournent sur son passage et qui en profitent pour le regarder de travers, y en a même deux ou trois qui jugent bon de cracher par terre quand il leur passe devant, mais il relève pas. Il a autre chose à foutre, et l’plus triste, c’est qu’il a l’habitude de toute façon. À peine arrivé devant la porte, il hésite pas une seule seconde. Il prend même pas le temps de réfléchir, il se contente d’enfoncer la sonnette. Une fois. Puis deux. Et sa patience a totalement disparu depuis le moment où il est entré dans sa voiture, après avoir passé toute la journée coincé à son bureau pour refaire toute la paperasse, plutôt que s’aventurer sur le terrain. Il est flic, pas secrétaire, merde. Alors cette fois c’est son poing qui se lève et qui vient épouser le bois brutalement. Il cogne sans vergogne, ça résonne probablement jusque chez les voisins mais il s’en tape. « J’sais que t’es là Skye, fais pas chier. » Il a plus envie de jouer. Ça l’éreinte trop, toutes ces histoires. Il en a sa claque qu’on le prenne pour un con et qu’on s’acharne sur lui ; ils ont choisi de le bannir alors qu’ils aillent jusqu’au fond des choses et qu’ils l’oublient complètement, ça lui fera des vacances. Dans le fond c’est pas ce qu’il veut, dans le fond il est terrifié à l’idée d’être éradiqué purement et simplement du tableau, mais il est trop énervé pour s’en soucier.

« Ouvre. Si tu l’fais pas, j’te jure que... » Que quoi, au juste ? Il va faire quoi ? Rien du tout. Elle le sait certainement aussi bien que lui – il est pas crédible, sur ce coup-là. Faut croire qu’il l’est jamais vraiment, en fait. Y a un soupir rageux qui lui échappe, ses mâchoires se crispent douloureusement et il donne un nouveau coup dans la porte, plus violent que les précédents. Il sait pas si elle fait exprès de pas ouvrir et qu’elle attend qu’il se tire, ou si elle est occupée à autre chose et qu’elle prend son temps pour daigner lui porter de l’attention. Les deux options sont plausibles. Il s’en fout, tout ce qu’il veut, c’est qu’elle lui ouvre. Et après, il sait pas. Il a pas exactement établi un plan. Il est juste venu, un peu sur un coup de tête, prêt à lui gueuler dessus. « Ouvre, bordel. J’peux continuer d’cogner jusqu’à demain et tu l’sais. » Parce qu’il partira pas sans avoir pu lui dire le fond de sa pensée. Il se doute bien que ça se finira pas bien, il a arrêté de croire aux fins heureuses y a longtemps, surtout lorsqu’elles concernent sa famille. Alors si les O’Reilly sont condamnés à un destin merdique, autant accélérer le processus et précipiter la chute. Foutu pour foutu, hein.
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can't break a man who's already down. (skalvin)

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