• âge › trente-cinq années à gâcher le talent. Chien enragé, à mordre les autres • date et lieu de naissance › Paris. Petit prince et sa débauche de luxe. 1 janvier. • nationalité › double. française & américaine. Terre nouvelle qu'il exècre. • profession › danseur étoile, le passé. Une fresque anéantie. Chorégraphe. A hurler sur les plus jeunes, à piétiner le talent qu'il n'a plus • orientation sexuelle › Affamé. Les corps étendus à ses draps, à ne pas choisir, à prendre chaque regard qui intéresse. • situation amoureuse › Rejeté. Jamais présent, trop exigeant, instable, incapable d'aimer. Disparitions de sa vie. • situation financière › Faste qui dégorge. A ne pas savoir quoi en faire. A dépenser pour des stupidités. • et vivre à la nouvelle-orléans, ces derniers temps, c'est comment ? › l'ignorance totale. Le coma depuis deux années. Le corps mort. L'esprit qui cavale de pensées. Le réveil depuis trois jours. Il ne reste qu'un souvenir, le sang sur les lèvres. Un cauchemar. • groupe › flesh and bones (session 3, survivant) • célébrité › Hugh Dancy • crédit › tumblr

Les autres pour s’élever, les vies médiocres pour glorifier la sienne. Il ne répugne pas à abuser, maltraiter, écraser. Ces vies qu’il voit comme des opportunités. Des mensonges (—) Une jumelle, dernière famille. Les autres abandonnés en France. Ignorés. Une sœur qui crache sa rage. Elle dont il a réclamé le talent, bafoué la carrière. Cheville qu’il a brisé. Danseuse éclatée sur le carrelage (—) Les aiguilles trainent dans la maison. Des injections quotidiennes. Un péché. Une dérive de quatre années. La mort comme complice. Hallucinations terrifiantes. A voguer entre rêve et réalité (—) La musique cogne. Les lieux où s’embrasent les corps. Déchainement des vies. Il vogue de bar en bar, ne connaît pas le sommeil. Les tympans perforés. Le bruit plutôt que la solitude (—) Capricieux. Petit prince. L’éducation façonne un monstre. Des parents absents, des ignorants qui offrent des présents. Achat de l’amour d’un petit garçon. Empereur qu’il devient. Lui, lui, lui. Les autres jamais. A marcher sur les vies. A se croire plus grand. Plus important (—) La danse abandonnée à vingt-neuf ans. Blessure et jambe foutue. La droite qui dysfonctionne. Les médicaments avalés en masse. Faire passer la douleur, ignorer l’opération qu’on lui recommande (—) Des lunettes vissées à ses yeux. Circulaires qu'il abandonne dans un coin, ignore où elles se trouvent. A toujours les chercher. Incapable de lire sans (—) Incapable de s'adapter. Cinq ans qu'il est à la Nouvelle-Orléans. Ne parvient pas à s'y faire, à se fondre dans la masse. Le mal du pays (—)

• pseudo › celestial blues • âge › vieillerie • pays › france • comment as-tu découvert le forum ? › partenariat   • un dernier mot à nous dire ? › c'est pas permis de faire une merveille comme ça  

Victoire… Victoire. Jolie danseuse qui émerveille les parents. Petite fille promise à un grand avenir. Tous sont d’accord sur ce point, tous hochent la tête à l’unisson. Ballerine superbe. Achille jalouse, ça gronde à l’intérieur. Et voilà le marteau qui s’abat sur la cheville de l’endormie. Quatre coups. C’est assez. Pleure la jumelle. Pleurent les parents. Les figures parentales refusent d’admettre la vérité, refusent d’accuser le fils. A la perte d’un prodige, il en reste un autre. Et l’attention dérive vers Achille. Ployez ingrats.

Carrière et paillettes. Les medias scandent son nom. C’est la gloire pour un ballet. C’est le nom placardé. Hurlé. Adulé. Et ça lui plait à Achille. Lui qui n’attendait que ça. Le diable souriant sorti de sa boite, à tous les faire ployer. Eux qui aiment, eux qui n’ont pas conscience d’adorer l’atrocité. Ont-il tout saisi de la réinterprétation de Faust ? Non. Ont-il compris que le cygne blanc est mort à la dernière représentation ? Non. Aisé de cacher les corps. De clore sur un final grandiose. Et lorsque la couronne tombe, lorsque le prince sanglant retourne chez lui – solitude. Maison sur trois étages. Narcissisme. D’une sublime demeure qui en cache le vide. Pas de rire. Pas de vie. Juste sa présence fantomatique qui parfois se glisse entre les murs. Lui qui préfère dormir à l’hôtel. Sillonner les couloirs. C’est fascinant la célébrité, à quel point elle l’a rogné, transformé. D’un enfant capricieux, Achille est devenu un monstre, un cœur absent, une cavité crevée. Des souvenirs remontent parfois, comme ce soir. Ils reviennent toujours à la nuit tombée, cognent contre la mémoire. Lui est affalé dans un fauteuil. Cheminée qui crache ses flammes et molosse à ses pieds. Image parfaite pour un catalogue. Il somnole un peu. C’est toujours à ce moment qu’elles en profitent. Les failles. Elles s’ouvrent vers le passé et agitent sa caboche.

Les hurlements. C’est un souvenir, c’est un trou dans la caboche. Une cassette en boucle. Répétition maladive. Le corps sursaute, il est vivant, à l’extérieur, à ramper, à chercher la lumière. Une autre est avec lui. Une nana. Rien à foutre. Son problème, c’est sa vie, c’est sortir d’ici. Eviter les pièges, arrêter le rire qui résonne. SORTIR. SURVIVRE. Une ombre qu’il aperçoit. Il hurle Achille, mais c’est dans sa tête. Aucun son ne sort. Rien. Sursaut de l’éveil. Les machines qu’il entend. La scène d’un carnage qui se rembobine dans la mémoire. Cauchemar. Odeur aux narines, dégueulasse hôpital. VIVRE. Il cherche à se défaire des liens, retirer les tubes. Mains liées. Une figure à sa droite. Ombre. « J’peux pas… sortir… » Confusion de l’esprit. Les mots difficiles. Deux années de coma. Les souvenirs emmêlés. « Pas mort… » Qu’il bafouille. Sa main agrippe une manche. Tire l’inconnu. « Faut m’sauver » Tête qui retombe sur l’oreiller.