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 the devil can sometimes do a very gentlemanly thing. (ezio)

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Ezio Zeljkovic
Ezio Zeljkovic
admin ○ nightcall


○ messages : 45

MessageSujet: the devil can sometimes do a very gentlemanly thing. (ezio)   the devil can sometimes do a very gentlemanly thing. (ezio) EmptyVen 11 Sep - 2:32


EZIO RANDALL ZELJKOVIC
manners maketh man.


come drink the water

• âge › trente ans. le temps file, aussi imperturbable qu’il a toujours été. ça ne le tracasse pas. ce genre de choses ne l’a jamais tracassé. • date et lieu de naissance › un certain sept août, à belgrade, en serbie. sa famille a déménagé aux états-unis lorsqu'il avait sept ans. • nationalité › serbe et italien. c'est plutôt pas banal, comme mélange. surtout dans le coin. mais on choisit pas d'où on vient. il possède la carte verte américaine depuis ses dix-sept ans. • profession › médecin légiste. il a presque toujours voulu faire ça, et il aime ce qu'il fait. surtout que ces derniers temps, y a du boulot. • orientation sexuelle › hétérosexuel. les hommes ne l’ont jamais attiré. il n’a même jamais essayé quoi que ce soit avec eux. les dames, un point c’est tout. • situation amoureuse › célibataire. et il n'a jamais vraiment connu autre chose. ses expériences sont éphémères, sa vie et son esprit ne se prêtent pas à des relations plus profondes, ou plus construites. il est trop changeant. trop distant. mais cela ne l'empêche pas d'être intéressé, voire d'aimer. il le fait juste à sa manière. • situation financière › aisée. son boulot rapporte. son boulot lui paye largement le bel appartement dans lequel il vit, sans pour autant s'enfermer dans un quelconque luxe. il ne sort pas des billets verts de ses poches pour le principe, et reste relativement modeste. mais il a de quoi vivre. prétendre le contraire serait un mensonge honteux. • et vivre à la nouvelle-orléans, ces derniers temps, c'est comment ? › c'est tel que ç'a toujours été. le monde se complait dans la misère et l'agonie, la souffrance et l'horreur. alors que la ville commence juste à se remettre de la rage de mère nature et de la destruction, un tueur court dans les rues, et personne n'y peut rien. la ville est impuissante, et il en a conscience. ravagée sur tous les points, il la regarde s'enfoncer et se débattre, comme une bête prisonnière des phares d'une voiture, tressaillant sur la route après avoir été heurtée de plein fouet. et il l'aime comme ça, sa ville. il s'y sent chez lui, il la voit à son image. et pour rien au monde il ne voudrait qu'elle change. • groupe › others of my kind. • célébrité › jack o'connell. • crédit › tumblr.


some kind of madness

ezio est né en serbie, d'une mère italienne et d'un père serbe. un drôle de mélange qui a fonctionné pendant bien longtemps, et qui a donné deux beaux enfants. • lorsqu'il avait sept ans, ses parents sont partis d'europe pour s'installer aux états-unis. son père s'est engagé dans l'us army, pour obtenir un droit de séjourner avec sa famille sur le territoire des usa. • la guerre lui a complètement retourné la tête, et il est devenu de plus en plus violent avec sa femme. il n'a guère touché ses enfants plus que pour leur donner d'énormes baffes. pas toujours justifiées, cependant. • il a tellement pourri la vie de leur famille, et pendant tellement longtemps, qu'à seize ans, ezio décida de s'en débarrasser, et le frappa. le coup, volontairement porté à proximité des escaliers, fit chuter le paternel zeljkovic, qui se brisa la nuque. la cadette assista à l'homicide, et aida son frère à le faire passer pour un accident. leur mère fut horrifiée, et goba l'histoire que ses enfants lui racontèrent. pourtant, au fond d'elle, elle sait qu'ezio a consciemment provoqué la mort de son mari. elle n'a jamais fait part de ses soupçons à personne, étant plutôt soulagée de s'en être débarrassée. • après ça, ils déménagèrent à la nouvelle-orléans, où ils recommencèrent plus ou moins à zéro. mme zeljkovic ne supportait plus les regards de travers sur ses enfants, et les soupçons sur la culpabilité d'ezio que certains pouvaient cracher. • à nola, ezio rentra en faculté de médecine, tandis que sa soeur prenait de plus en plus son indépendance. • leur mère se remaria quand il avait vingt-deux ans, et elle déménagea un an plus tard à seattle, pour suivre son nouveau mari. • ezio resta à en louisiane, et termina ses études. • il exerce depuis maintenant trois ans comme médecin légiste. • depuis quelques mois, il s'implique de loin dans un trafic d'organes. mais il est de ceux qui tirent les ficelles. pas question de mettre la main à la pâte, et de pouvoir être soupçonné par les flics. il est beaucoup trop intelligent pour ça.

ezio est un homme d'une intelligence extrême, largement supérieure à la moyenne. il a une mémoire incroyable, quasi photographique. néanmoins, peu de gens sont au courant. • il est atteint d'une forme de psychopathie qui bannit presque entièrement le remords de sa vie. il ressent des émotions, comme tout le monde, mais il vit dans ce que sa soeur définissait comme un autre univers. il était ce que sa mère appelait un gamin bizarre. un de ceux qu'on traite de dérangés. • il a pourtant tendance à bien dissimuler ce côté de sa personnalité. il paraît être pour le moins normal, la plupart du temps. mais lorsqu'on le pousse un peu dans ses retranchements, lorsqu'il se sent pris au piège, qu'il a bu, ou qu'il cesse simplement de jouer à être quelqu'un d'autre, toute sa violence et ses vices ressortent. • cruel et insatiable, il a une tendance à la violence inouïe lorsqu'il se bat. il pratique régulièrement la boxe pour tenter de se défouler, mais ça ne fait pas tout. et de loin. • s'il paraît parfois un peu réservé en société, il s'agit cependant du rôle qu'il se donne. extraverti et assuré dès que le masque tombe, il change bien généralement du tout au tout. mais il déteste qu'on le prenne pour un con ou un pigeon. réservé, ou pas. • c'est une personnalité dominante. il a été très bien élevé, et c'est un homme très galant, poli et cultivé. il déteste qu'on essaie de le soumettre ou de le rabaisser, malgré ses apparences douces et avenantes, ou discrètes. • il considère que les bonnes manières se perdent cruellement de nos jours, et il leur porte un soin et une attention tout particuliers. • il ne parle que peu lorsqu'il est en société ; les gens le croient rapidement mal à l'aise dans des grands groupes. pour autant, lorsqu'on daigne de lui donner la parole, il a le mot sûr et posé. de ceux qui savent ce qu'ils disent, et pourquoi. parfois, lorsqu'il est fatigué, sans le moindre filtre. • malgré tout ça, il sait s'amuser. et s'amuser ne signifie pas nécessairement être violent, pour lui. • il est extrêmement curieux. parfois peut-être un peu trop. • il apprécie énormément les vieux livres, la vieille musique. il exerce une certaine forme de rejet sur tout ce qui est dernière génération, en art. par contre, pour le mobilier, la mode, ou la technologie, il est du genre dernier cri. • il a un chien, gary, qu'il a recueilli il y a quatre ans déjà. l'animal le suit toujours comme une ombre, sans faire le moindre remous. • il n'a aucun problème avec la pudeur ou la nudité. ce n'est pas pour autant qu'il n'y a pas d'arrières pensées, parfois ; il n'y a simplement jamais de gêne. • il n'a pas peur de la mort, et n'a pas non plus peur de la donner. pour autant, il sait que ce n'est pas moral, et ce n'est pas le moyen qu'il choisit pour régler ses comptes. il a conscience du bien et du mal, contrairement à ce que pouvait penser sa mère. il sait simplement qu'il n'est pas quelqu'un de bien. • il adore les animaux, et s'il leur a parfois fait du mal pour s'amuser étant enfant, il se garde bien aujourd'hui de leur faire quoi que ce soit. il a presque bien plus de respect et de compassion pour eux que pour les êtres humains. • il a toujours eu une certaine adoration pour la mythologie grecque, et toutes ses plus sombres facettes. hades, le styx, cerbère et les enfers. • il ne renie en rien ses origines, et parle couramment le serbe, l'italien, et l'anglais. • il souffre de plus d'une insensibilité quasi complète à la douleur. ce qui le rend extrêmement endurant, et résistant. pour le meilleur comme pour le pire. • il a de nombreuses cicatrices, en raison de son problème d'insensibilité ; petit, il ne se rendait pas toujours compte lorsqu'il se blessait. aujourd'hui, il y fait davantage attention. • lorsqu'il se blesse, il se soigne bien souvent seul — ou demande de l'aide quand il ne peut pas atteindre la zone blessée. pas besoin d'anesthésiant, de toute manière. • il ne s'inquiète jamais pour lui, et très peu pour les autres. néanmoins, il a de l'intérêt pour certaines personnes. et cet intérêt le pousse à garder un oeil sur elles. • c'est un ovni. dans la ville, dans le monde. un putain d'alien aux lèvres rougies de sang, au regard abyssal et envoûtant, et au sourire des enfers.


pursuit of happiness

• pseudo › elephant song. • âge › vingt ans. • pays › canada. • comment as-tu découvert le forum ? › vous vous débarrasserez jamais de moi. cherchez pas. the devil can sometimes do a very gentlemanly thing. (ezio) 2635358782 • un dernier mot à nous dire ? › LES RACCOONS CEY LES MEILLEURS.
J'atteste par ailleurs qu'en créant ce personnage, je l'expose au danger d'être mis à l'épreuve par le Tueur au Puzzle.
passeport :

fiche (c) elephant song.
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Ezio Zeljkovic
Ezio Zeljkovic
admin ○ nightcall


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MessageSujet: Re: the devil can sometimes do a very gentlemanly thing. (ezio)   the devil can sometimes do a very gentlemanly thing. (ezio) EmptyVen 11 Sep - 2:32



in life we can't be free


– if i had a heart –


Finalement, les cris ont cessé. Ses yeux se plissent alors qu'il ouvre la porte de sa chambre, et se glisse à pas de loup dans le couloir. Il sait que Laurel ne dort pas. Il sait qu'elle doit attendre aussi, attendre de voir si tout est fini. Attendre que les voix déchirantes se soient tues, pour enfin fermer l'oeil, et attendre que Morphée ne vienne l'enlacer. Mais lui, il ne veut pas dormir. Il ne veut pas se coucher. Lui, il veut voir l'étendue des dégâts, il veut qu'on fasse encore semblant de le rassurer, de lui dire que tout va bien. Que ce n'est rien, que papa était un peu fatigué, un peu énervé. Mais que demain, ça ira mieux. Alors le gamin s'est levé, et il se glisse jusqu'à la petite salle de bain. Il a entendu la porte d'entrée claquer, le daron foutre le camp avec la rage dans les veines, l'alcool dans le sang et la guerre dans la tête. Il pousse la porte entrouverte, et la lumière vient chatouiller ses rétines, le forçant à plisser un peu plus des paupières pour s'y accoutumer.

Elle se retourne avec un sursaut en voyant le reflet de l'enfant dans le miroir. Elle ne cherche pas à faire semblant de cacher l'hématome sur sa pommette, ou son oeil qui se teinte à vue d'oeil. Elle ne cherche pas à faire comme si elle n'avait pas de marques, comme si elle ne tentait pas d'assécher ses sanglots avant d'aller se coucher. Elle le regarde et elle essaie juste de lui sourire, de rester forte. Le gamin, lui, ne sourit pas. Il se souvient de la semaine passée, quand il a tenté d'aller dire à son père d'aller se faire voir, et de la laisser tranquille. Il se souvient de la baffe qu'il a prise, de la marque sur sa joue pendant plusieurs jours après. Alors, ce soir, il ne s'en était pas mêlé, et il avait laissé papa et maman s'engueuler ; laissé papa cogner.

« I-Il faut que tu ailles te coucher. C'est l'heure de dormir... »

Il la regarde, laisse les mots prononcés avec la douceur et le chant de l'italien couler contre ses tympans. Et il ne répond pas. Les lèvres du petit restent figées, alors qu'elle fait tous les efforts du monde pour sourire, malgré sa lippe inférieure fendue.

« Va te reposer, Ezio... »

Il bat des cils quelques instants. Il a envie de réitérer la sentence d'il y a deux jours. Lorsqu'il a dit qu'un jour, il le tuerait. Le ton banal et monocorde qu'il a emprunté a effrayé sa mère, et il s'est fait engueuler, le gamin. Il s'est fait réprimander pour avoir eu envie de la protéger, et pour avoir promis de mettre fin à tout ça un jour. Alors ce soir, il se tait. Ce soir, il la regarde, et incline un peu la tête sur le côté. Puis, sans un mot, il fait demi-tour. Il entend le « bonne nuit » murmuré derrière lui, et ne se retourne que pour refermer la porte de la salle de bain derrière lui.

« Bonne nuit, maman. »

Il entend un sanglot, alors qu'il remonte le couloir. Il entend qu'elle craque. Et alors, il se le dit ; il se le dit à lui, puisqu'elle ne veut pas l'entendre.

Un jour, papa paiera.
Un jour, il le tuera.


Finalement, le corps a chuté. Il incline légèrement la tête sur le côté, sans un sourire, sans un soupir. Ses yeux papillonnent quelques instants, examinant l'angle improbable que forment désormais la jambe et l'épaule gauches. Ses doigts se desserrent doucement autour de la statuette en marbre. Il la repose sur le guéridon sans même porter de réelle attention à son geste. Il n'en a plus besoin, désormais.

Et puis, ses yeux glissent vers la petite silhouette, debout à côté du corps désarticulé. Ses prunelles ont quitté le cou étrangement tordu, le sang qui s'échappe à flots doux et réguliers de la boîte crânienne fendue, et son regard s'est posé sur la petite brunette. Elle vrille ses mirettes dans les siennes, après avoir examiné le corps en silence. Il n'a pas le moindre battement de coeur de travers. L'adrénaline est retombée, et il sait que le remords aurait dû arriver. Oui, mais voilà : il n'en était rien. Ni horreur, ni culpabilité. Rien, hormis le simple regret de n'avoir fait cela plus tôt. Beaucoup plus tôt. La statuette était pourtant là depuis des mois. Des années, même. Neuf ans, c'est long. Il aurait dû faire ça avant. C'était si simple. Si... Facile.

« Il t'a frappé. »

Il la regarde un instant, hésitant quant au comportement à adopter. Mais ça n'a pas le ton d'une question. Ç'a le ton de l'affirmation ; le ton de la décision. Le ton des choses prises en main.

« Il t'a frappé et tu t'es défendu. »
« J'ai pas de marques. »

Elle contourne avec précaution le cadavre, et grimpe les marches d'escaliers. Arrivée à sa hauteur, elle lui décroche un coup dans la mâchoire. Le goût du sang envahit sa bouche. Alors qu'il relève la tête vers elle, il sent le deuxième coup le cueillir, exactement au même endroit. Et le sang sur sa langue, encore un peu plus ; le sang, mais pas la douleur. Son regard noir se relève vers Laurel, tandis qu'elle hausse les épaules, nonchalante.

« Il a plus de force que moi, ç'aurait pas été crédible. »

Elle s'éloigne d'un pas, le regarde. La lèvre fendue fera l'affaire. Et puis, à pas de loups, elle redescend les escaliers, comme si rien ne s'était passé. À mi-hauteur, elle se retourne, et elle le fixe quelques instants. Son sourire retombe, mais ses yeux continuent de briller. De cette petite flamme qui deviendra leur secret.

« Au fait. Bien visé. »

Et elle disparaît au bas des escaliers.

Il sait qu'elle va attendre le bon moment pour débarquer. Il a entendu sa mère bouger. Il l'a entendue claquer la porte du garage, et revenir vers le salon. Il sait que Laurel arrivera à point nommé, et dira avoir entendu des bruits de lutte. Il sait que même si elle l'a vu arriver par derrière, et porter le coup sans laisser à Ian le temps de se défendre ou de réagir, elle n'en dira rien.

Et les cris déchirent l'espace calme de la petite maison de banlieue, tandis que Mme Zeljkovic plaque ses mains sur sa bouche, horrifiée. Elle voit bien que c'est trop tard. Elle voit bien que son mari est mort, et au fond d'elle, elle sait qu'elle est déjà veuve. Tout comme elle sait que l'ado debout en haut des escaliers, avec son regard noir sans fond et sa lèvre fendue, l'a fait exprès. Mais elle croira la version qu'ils lui donneront. Elle croira ce qu'on lui dira, et elle ne cherchera jamais à demander, à savoir la vérité.

De ces secrets qu'elle préfère ne jamais mettre au grand jour ; qu'elle préfère ne jamais voir révélés.

Parce que c'était bien visé.

Parce que c'était bien joué.


Finalement, il ne s'est pas retenu. Il a bien cru qu'il y arriverait, que la soirée se déroulerait sans tort. Il a bien cru que tout irait dans son sens, et qu'il parviendrait à encaisser les quelques moqueries acidulées sur son comportement distant. Mais les railleries se sont montrées insultantes. Et le seul moyen de les arrêter a finalement été d'y répondre.

Il remonte la manche ensanglantée de sa chemise blanche, sans ciller. Le miroir lui renvoie une image amochée dont il ne se soucie guère, tandis qu'il attrape le fil et l'aiguille qu'il a préparés et posés sur le bord du lavabo. Il en oublie de désinfecter, il en oublie toute rationalité, et tout ordre des choses. Il veut juste régler ça, et aller se coucher. Tant pis pour le sang dans le lavabo, tant pis pour ses fringues déchirées et les traces laissées derrière lui. Il nettoiera demain. Il récurera l'appartement de fond en comble, et tout sera réglé avant qu'Ilsa ne rentre.

Alors qu'il plante l'aiguille dans la chair, sans tiquer, il perçoit les pas derrière lui. Légers, presque aériens. Et cette silhouette qui apparaît dans l'encadrement de la porte lui laisse à penser qu'il ne pourra finalement pas aller dormir avant de nettoyer. Il ne relève pas la tête. Concentré sur son ouvrage, les doigts tremblants, il s'acharne à faire un premier point de suture.

« T'as l'air de t'être bien amusé. »

Pas de réponse.

« Tu me rappelles pourquoi tu ne vas pas à l'hôpital ? »
« Parce que j'n'ai pas mal. »
« Attends. »

Elle s'approche, et il lâche l'aiguille plantée dans son bras. Elle termine le second point de suture, rapidement, jetant un coup d'oeil à la main oscillante qu'il tentait de solliciter.

« T'as dû te péter une phalange ou deux. »

Pas de réponse. Elle sait qu'il n'en sait rien. Et que même si c'était le cas, il ne le remarquerait pas. Elle sait aussi qu'il s'en fout. Et elle n'est pas sûre que ça la dérange réellement.

Elle fait les points comme il lui a appris à les faire, appliquée. Il regarde les boucles blondes ramenées sur son épaule, la peau d'albâtre de ses doigts faire si délicatement son oeuvre. Il sent la douceur de son épiderme contre le sien, et ça le calme. Ça lui fait presque oublier le plaisir qu'il a ressenti à faire du mal à tous ces abrutis, ce soir. Et il ferme finalement les yeux, las.

« Tu devais rentrer demain. »
« J'ai reçu un appel pour un appartement. La visite est demain à dix heures. Alors j'ai avancé mon retour. »
« Ton père va bien ? »
« Oui. Et ta mère aussi. »

Il n'ajoute rien. Il se contente de s'appuyer au lavabo, tandis qu'elle termine le quatrième point de suture. Patiente. Méticuleuse. L'espace d'un instant, il se demande ce qu'elle a bien pu leur raconter. Ils ne savent pas qu'elle cherche un nouvel appartement ; qu'elle a vendu l'ancien, et qu'elle vit avec lui. Ils ne savent rien, les ignorants. Ils se contentent de vivre leur nouveau petit paradis, perdus à l'autre bout du pays. Loin de leurs rejetons ; loin de ces gamins bizarres qui leur ont déjà volé trop d'années de leur vie. Et ils trouveraient ça malsain, l'idée de les voir sous le même toit. Mais Ezio et Ilsa, eux, s'en fichent. Ils n'ont pas le moindre lien du sang. Il y a quatre ans, ils ne se connaissaient même pas. Ils n'accordent pas assez d'importance à la moralité et la normalité pour se soucier de ce genre de moeurs. Alors ce toit est celui de la joli blonde tout comme le sien, tant qu'elle aura besoin qu'il en soit ainsi.

Et il profite sa présence, aussi souvent que son absence. Il profite de cette compréhension qu'elle a de lui, de cette complicité qu'ils ont toujours partagée, et qui ne manquera pas de perdurer, même si elle déménage.

Et il profite d'avoir une infirmière à domicile, pour le peu de temps qu'elle est encore là. Après, il lui faudra recommencer à se recoudre tout seul, comme il l'a si souvent fait. Le coeur enragé et les yeux du dément, se jeter à corps perdu dans la bagarre, se réfugier dans la violence et dans la haine. En payer le prix, et se rafistoler par ses propres moyens ; au moyen de ses connaissances et de ses études. Bientôt, tout recommencerait comme avant. Mais ça ne lui fait pas peur, et il s'en fiche grandement.

Après tout, il l'a déjà fait. Qu'y aurait-il donc de différent ?


Finalement, il a perdu. Il laisse ses cartes posées face vers le plafond, et sort quatre billets de son portefeuille, pour les avancer vers Janko. Il ne manifeste pas la moindre émotion, pas plus que d'ordinaire ; avec lui, pas besoin de faire semblant. Pas besoin d'avoir l'air de se soucier de futilités comme un jeu, ou comme le fait de manifester son énervement à l'idée d'avoir perdu. Il se contente de lui payer son dû avant de ramasser les cartes et de se remettre à les battre. Simplement. Nonchalamment.

Il se fait tard. Demain, il travaille. Demain, il est en procès ; tenue correcte exigée. Le dossier, il devrait le réviser. Tout bon légiste en charge d'une enquête se devrait de faire de même. Mais son putain de dossier, il le connaissait par coeur. Pas besoin de faire autre chose que de le lire pour que chaque mot soit gravé dans sa mémoire, et qu'il puisse le ressortir à sa place exacte, dans son contexte précis. Alors il s'est permis de sortir. D'aller voir Janko et de passer une soirée détendue, à jouer aux cartes avec le serbe.

Il mâchonne son cure-dent tout en battant les cartes. Et il recommence à distribuer. Machinalement, sans avoir grand besoin de se concentrer sur ce qu'il fait. Comme tant d'autres automatismes acquis au fil des années.

« Alors, tu y as réfléchi ? »

Un grognement lui répond, tandis qu'il donne les dernières cartes, et ramène les siennes vers lui. Il commence à organiser sa main, simplement, distraitement.

Il sait que Janko ne va rien vouloir ajouter. Il pose la première carte de la manche, sans plus attendre, avant de continuer l'inspection de son jeu.

Il sait aussi que si le visage de son cousin est aussi renfermé et son bougonnement aussi franc, c'est qu'il y a songé. C'est qu'il a compris qu'il n'y avait plus que ça à faire, et qu'il a fini par capituler.

Pour le meilleur, comme pour le pire.


Finalement, elle l'a appelé. La voix déchirée, tremblotante. Essayant de justifier son incapacité à sortir, et le besoin qu'il aille chercher à sa place les quelques courses qu'elle avait à faire. Alors il a pris la liste, il l'a rédigée rapidement, et il lui a dit qu'il passerait à la fin de sa journée.

Et le voilà. Il pose un sac de courses sur le lino du petit couloir, et il sort de sa poche le double de clé qu'elle a fini par lui donner. Il déverrouille et il rentre, posant ses paquets sur la petite table de la cuisine. Ses yeux parcourent un instant l'appartement mort.

« Aslinn ? »

Il ne peut pas croire qu'elle soit sortie, qu'elle ait eu envie de se promener ; pas dans l'état où elle était. Alors il se glisse le long des murs, jusqu'à la chambre. Sans un bruit, il pousse la porte ; personne. Et le bruit d'un pied humide qui glisse sur le carrelage, dans la pièce à côté. Il entrouvre la porte de la salle de bain et il la voit. Ses cheveux blonds éparpillés sur ses épaules, les larges coupures en travers de ses poignets. Sans un mot il s'approche, se penche, s'accroupit à ses côtés. Il a attrapé deux essuie-mains propres dans le petit placard sous le lavabo, et il pose une première main aux doigts fins sur sa cuisse. Le sang coule, tache le bleu marin de son jean. Il n'y prête pas la moindre attention, et enroule avec précaution la peau mutilée dans le linge. Il reproduit le même schéma pour le second poignet, et il relève finalement les yeux vers elle. Elle et son visage éteint, elle et ses yeux vides.

Combien de fois a-t-il pensé à l'achever ? Il est bien incapable de les compter. Bien incapable de se souvenir de toutes ces minutes où il a songé qu'il pouvait abréger ses souffrances. Qu'il aurait été si facile de lui trancher les veines dans le bon sens, et de transformer l'appel au secours en un véritable suicide. Il se serait assis à ses côtés, et l'aurait laissée caler sa tête contre ses épaules. Il aurait tenu son corps frêle contre lui, et aurait caressé ses cheveux. Inlassablement ; simplement. Le sang se serait écoulé sur le sol de la salle de bain et elle se serait finalement endormie, à bout de forces. Dans ses bras. Contre lui. Tout aurait été si simple. Plus simple que de vouloir l'aider à survivre. Plus simple que de la regarder sousvivre.

Mais il ne dit rien, ne fait rien. Il est parti chercher de quoi lui faire de vrais pansements. Il sait qu'elle ne bougera pas, et qu'elle ne fera rien de stupide. Il sait qu'elle se laissera porter jusque dans la baignoire, et rincer. Il sait qu'elle enfilera sans broncher les vêtements qu'il lui présentera, à la manière d'une assistée. Il la fera s'asseoir dans le canapé et il ouvrira les stores pour la laisser regarder les oiseaux posés sur la balustrade de son petit balcon. Et pendant ce temps, il ira lui faire à manger, il ira ranger les paquets. Il s'occupera de cet endroit et de cet animal blessé, comme il le fait toujours. Sans se poser de questions, et sans rechigner.

Il avait promis à son ex-mari qu'il prendrait soin d'elle. Et plus que cela encore, la fascination qu'elle provoque jusque dans ses tripes l'empêche de l'aider à mettre fin à ses souffrances. Alors il caresse doucement ses cheveux, cherche la couleur de ses yeux, la douceur de ses traits et de sa voix. Il recolle les morceaux brisés, recoud les cicatrices mille fois rouvertes par une main tremblante et un esprit égaré. Parce qu'il la veut en vie.

Il la veut pour lui.

fiche (c) elephant song.
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Alma Everett
Alma Everett
admin ○ nightcall


○ messages : 363

MessageSujet: Re: the devil can sometimes do a very gentlemanly thing. (ezio)   the devil can sometimes do a very gentlemanly thing. (ezio) EmptyVen 11 Sep - 22:52

Les serbes c'est les plus beaux, susu the devil can sometimes do a very gentlemanly thing. (ezio) 1988411367 the devil can sometimes do a very gentlemanly thing. (ezio) 1988411367


CONGRATULATIONS
bienvenue dans les rangs !

Bonjour, Ezio, et bienvenue dans ma ville. J'ai entendu dire que tu avais ôté la vie à ton paternel, et que tu t'impliquais dans un trafic d'organes, sans vouloir te salir les mains pour autant. Tout cela, sans ressentir l'ombre d'un remord. Fais attention à toi. Nos erreurs finissent toujours par nous rattraper.

Félicitations, mon brave. Tu t'en doutes sûrement, mais si tu vois ça, ça veut dire que tu es enfin officiellement des nôtres, avec une jolie couleur et tout le package.    Nous t'invitons par le biais de ce petit formulaire à passer par la suite dans quelques sections importantes pour ton intégration au forum et au jeu. Nous, on s'occupe de recenser ton avatar et ton pseudo, mais si tu veux recenser ton métier, ton logement, ton numéro de téléphone ou ton adresse mail, c'est à toi de le faire !   On t'invite également à aller faire un tour du côté des fiches de liens, pour te trouver plein de copains, ainsi que des rps. N'hésite pas non plus à remplir notre partie scénario de tes idées ! Et n'oublie pas d'aller voter pour nous toutes les deux heures, histoire de ramener encore plus de potentielles victimes pour notre tueur d'amour ! Faut bien le nourrir, le petit.

Et surtout, si tu as la moindre question, n'hésite pas à t'adresser à Fred (ou Maddox), Alma (ou Quinn), Judith (ou Elijah), ou bien Alison (ou Aslinn) ! I love you
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