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 but we ain't go down like this. (alison)

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Eamon Fitzgerald
Eamon Fitzgerald
admin ○ nightcall


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MessageSujet: but we ain't go down like this. (alison)   but we ain't go down like this. (alison) EmptyJeu 1 Oct - 4:38


– beast –


Murphy avait recommencé. Murphy avait recommencé, et ça commençait sérieusement à l’emmerder.

C’était pourtant pas faute de l’avoir prévenu. C’était pas faute d’avoir fait en sorte que les choses se déroulent cordialement, sans anicroches. C’était pas comme s’il n’avait mis aucune bonne volonté à arranger leurs affaires, et à le laisser faire son petit commerce par ici. Il n’en demandait aucun bénéfice, juste un peu de respect, et l’assurance qu’il était bien au courant de tout ce qui circulait. Ça n’avait pas empêché Murphy de mettre en vente de l’héroïne malgré l’interdiction préalable. Il faisait partie de ceux qui en voulaient plus. Toujours plus. À titre d’exception et sous couvert de contrôler la quantité d’héroïne vendue ici, Fitz s’était plié. Il s’était plié mais l’avertissement avait été sec et sans appel. Une erreur, peut-être, mais pas deux. Sa confiance s’était déjà envolée, et il avait mis un gars sur le dos de Murph’. Un type qui l’avait surveillé, et qui avait bien fait. Voilà que ce petit enfoiré se mettait à disséminer la drogue du viol devant le Den. Et si l’héroïne passait encore, là il ne serait plus question d’une quelconque rédemption.

Le problème, avec les misérables dans son genre, c’est qu’à l’inverse des cancrelats, ils ont beaucoup trop d’ambition. Un besoin d’en faire toujours plus, sans même entr’apercevoir les limites qu’ils seraient bien avisés de s’imposer. Ils se contentent de gravir les marches quatre à quatre, sans penser à allumer la lumière pour voir ce qui les attend en haut. Et dans le cas de Murphy, ce qui se tenait en haut des escaliers portait un nom. Et ce nom, c’était Eamon Fitzgerald. Si certains accordaient le bénéfice d’une troisième chance, il leur tirait leur chapeau bien bas. Mais il n’était pas de ceux-là. L’erreur humaine se répète inlassablement. C’est dans sa nature. Il savait que Murphy recommencerait. Mais malgré les avertissements de son instinct, il avait voulu croire que ce gamin avait plus de bon fond en lui que ne le laissaient prévoir les apparences. Et encore une fois, son instinct avait vu juste. Rien de plus que les apparences. Rien de plus que l’ambition et la soif de détrousser les plus à plaindre pour se faire un nom et mettre du beurre dans les épinards. Mais cette fois, l’ascension était terminée. Cette fois, la chute allait être rude, et quelques dents risquaient de rester accrochées au plancher.

Il fixe le téléphone comme si celui-ci allait prendre vie. Le poing refermé, replié contre le bas de son visage. Les yeux légèrement plissés, le regard fermé. Hermétique à ce qui pourrait bien se passer autour de lui ; et pourtant si attentif. Il cherche encore comment faire comprendre à Murphy qu’on ne peut pas déconner comme ça. On ne prend pas les gens pour des pigeons impunément, pas aussi longtemps. Faut que le couperet tombe un jour. Et s’il fallait qu’il se fasse l’avocat du diable, eh bien, soit. Il prendrait lui-même le couperet, et il irait régler ce petit souci en mains propres. Mais pour autant qu’il y pense, c’était bien la dernière fois qu’on l’y reprendrait. Désormais, plus d’avertissement. Rien que des sanctions, qui, elles, serviraient d’avertissement aux prochains.

C’est alors que le bruit confus le tire de ses pensées. On dirait des éclats de voix. Un tabouret qui racle un peu trop le sol. Et dans le fond, peut-être que ce n’est rien. Peut-être qu’il déplace sa carcasse pour pas grand-chose, et que les choses pourraient très bien se régler sans lui. Peut-être même qu’il n’y a rien à régler. Mais il ne peut empêcher son instinct de commander à ses jambes de se mettre en mouvement. Il est incapable de ne pas sortir de son bureau, et de ne pas franchir calmement la distance qui sépare la petite pièce de la salle principale du club. Ses yeux parcourent naturellement les chaises et leurs occupants. Quelques habitués qui sirotent leur verre tranquillement, et qui jettent un regard vers la source de leur possible dérangement. Les prunelles ne s’attardent pas sur Tara, qui s’en est retournée à ses occupations dès qu’elle a vu la carcasse du loup apparaître dans l’ombre du corridor. Et celui-ci fixe avec un étonnement indécelable la petite chose brune qui semble osciller avec un peu trop d’acharnement pour que ce soit naturel. L’alcool semble aider chacun de ses mouvements ; et pire que cela, même, la moindre de ses paroles. Et le type à côté aurait les babines retroussées s’il en avait la capacité. Mais rien de grave. Rien qui ne nécessite une mauvaise intervention, ou une réprimande. Rien n’avait réellement débordé, et tout était encore sous contrôle.

Et en quelques pas, il s’approche d’elle. Il ne l’avait même pas entendue arriver ; il ne savait même pas qu’elle était là. Et à moins d’y être venue à moitié pleine, ça fait déjà quelque temps qu’elle doit enchaîner les verres. Enfermé dans son bureau, cloîtré dans ses pensées, préoccupé par ses affaires, il n’a pas fait le moindre tour hors des coulisses du bar depuis qu’il a demandé un verre à Tara. Et ça fait bien longtemps que ledit verre est vide, posé dans un coin où il ne gêne pas.

Il ne veut pas l’emmener à l’écart, il ne veut pas forcer les choses à dégénérer. Il connaît le type au regard peu amène, et sa main se pose sur son épaule comme pour l’enjoindre à se contenir et à s’écarter. Il lui sert l’ombre d’un sourire, et le gars ne répond rien. Il s’éloigne d’un pas ou deux, va s’asseoir plus loin. Dans quelques verres, ce sera oublié. Et si ce n’est pas pardonné, un whisky offert devrait lui changer les idées.

Une fois le type parti, le loup prend sa place. Il s’installe aux côtés de la brunette, sans même commander un verre ou penser à y aller. Il n’a pas envie de boire. Pas envie d’alcool. Et Alison ne semble pas vraiment avoir besoin qu’on la tente à reprendre un verre. Le sien n’est même pas fini. Il ne lui fera pas l’affront de le lui prendre. Mais il fera en sorte que ce soit le dernier. Parfois, il faut juste savoir s’arrêter.

« Ça fait longtemps que je t’avais pas vue dans le coin. » Pas besoin de s’épancher davantage. Pas besoin de lui dire « je t’avais pas entendue arriver », ou « je savais pas que t’étais là ». Elle le savait, et il avait horreur d’énoncer des évidences. « Qu’est-ce qui t’arrive ? » Pour boire comme ça, il fallait que quelque chose n’aille pas. Pour qu’elle se laisse aller comme ça, c’était qu’il y avait, quelque part, un tracas. Et elle aurait pu choisir de ne pas en parler. Elle aurait pu choisir de se renfermer, et de préférer discuter de la pluie, du beau temps, ou même de rentrer chez elle. Sauf qu’elle était là. Qu’elle s’était assise au Den, où elle ne venait qu’à peine deux fois le mois, et qu’elle s’était mise à boire. Boire comme quelqu’un qui a des soucis à noyer. Boire comme quelqu’un qui a envie d’oublier.

Et il croise les bras sur la surface plane, la regarde sans animosité ni impatience. Les poids au fond de ses yeux brillants d’ivresse le peinaient plus qu’il ne le laissait paraître. Alors il a décidé qu’ils avaient tout leur temps. Et même si le bar finissait par fermer, ils auraient bien pu rester là. Deux âmes égarées au milieu des fantômes des clients les plus attardés. Ce n’était pas lui que ç’aurait dérangé.


(c) elephant song.
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Alison Margolis
Alison Margolis
admin ○ nightcall


○ messages : 22

MessageSujet: Re: but we ain't go down like this. (alison)   but we ain't go down like this. (alison) EmptyLun 26 Oct - 15:18


– beast –


Tu ne devrais pu être ici. Ça fait trop souvent en pas longtemps. Tu ne devrais plus chercher à faire taire le mal. Le mal, il devrait être parti. Le mal, il ne devrait même pas exister. Mais il est là en permanence, plus présent que jamais. Comme si tu venais tout juste de réaliser que tu n'avais jamais été en mesure de faire ton deuil de Riley. Comme si tu venais tout juste de réaliser à quel point tu en voulais à Quinn d'avoir disparu, de ne pas avoir été là au moment où tu avais le plus besoin de lui de toute ta putain d'existence. Tout ce que tu as refoulé pour si longtemps. Tu n'as jamais été troublé par ses appels téléphoniques. D'entendre sa voix, ça n'avait jamais rien de bien douloureux, quoique un brin frustrant, parce que tu ne savais jamais dans quel coin du pays, du monde peut-être il se trouvait. Tu ne savais pas et tu ne cherchais pas à savoir. Tu te contentais de ton quotidien et après une écoute, tu appuyais sans regret sur la touche delete de ton portable. Le son de sa voix alors perdu dans l'espace, entre lui et toi, toi et lui, quelque part peut-être aux côtés de Riley, qui sait. T'as la tête qui tourne déjà, mais tu continues d'enfiler les verres, les shooters, un peu n'importe quoi. Pour apaiser le mal, pour te donner une chance de finalement tourner la page. Tu crois que ça peut aider, t'es assez naïve pour être persuadée que ça va passer, comme le reste de ta misérable existence. Mais ça ne passe jamais et tu te retrouves sans cesse à la case départ, les cauchemars et toute la merde qui l'accompagne. Tu fermes les yeux un instant, tentant tant bien que mal de faire le vide dans ton esprit, de créer un noir, mais les images sont toujours trop claires, toujours trop précises. Tu finis par poser ta tête contre le bar, légèrement collant dû aux tonnes de verres qui passent, laissant quelques gouttes derrière leur passage. Ça te colle dans les cheveux, mais tu t'en fiches un peu. T'as toujours l'air paumée, complètement désemparée, toute seule assise sur le bord du bar, à enfiler les verres comme s'ils étaient remplis d'eau. Une âme solitaire si lasse que personne n'ose l'approcher. Personne sauf lui, évidemment. Parce que lui, il sait, il comprend, un peu plus que les autres, sans que tu ne sois capable en mesure d'expliquer pourquoi lui et pas quelqu'un d'autre. Tu n'as pas d'amis Alison, dans la vie en générale. Ou du moins, presque pas. C'est un morceau de la socialisation qui te manque, ce processus qui a été absent trop longtemps dans ta vie de pensionnaire. Mais avec des rares personnes comme lui, tu arrives à trouver une petite place, une petite patience et un petit besoin de te vider le coeur et l'esprit. Et lui, il est drôlement doué pour te faire sentir mieux, sans même avoir à dire quoique ce soit.

Tes yeux croisent ceux de Fitz et tu soupires légèrement. Il sait aussi bien que toi que ce n'est pas normal que tu sois encore là, à boire autant. Il comprend sans même avoir à te poser la question que tu es drôlement mal en point, mais lui, contrairement au reste des gens qui t'entourent dans ce bar, il se demande pourquoi. Il veut comprendre et il veut aider à sa manière. Et ça fait du bien un peu, à ton âme, d'avoir quelqu'un qui s'inquiète pour toi dans ce monde où tu sembles avoir perdu les deux seules personnes qui ont jamais été réellement importantes. Ces deux personnes qui sont responsables de tous tes soucis aujourd'hui, de tout cet alcool qui coule dans ton sang, qui te ravage l'esprit. « Ça fait longtemps que je ne t'avais pas vue dans le coin. » Il a raison. Ça fait longtemps que tu n'avais pas mis les pieds dans ce bar en particulier. Parce que tu as pris l'habitude de boire ailleurs, de boire souvent. Peut-être qu'inconsciemment, tu n'avais pas envie d'avoir la discussion que tu savais qui allait suivre avant aujourd'hui. Peut-être que tu n'étais pas prête, peut-être que tu ne savais pas comment placer les mots dans ton esprit, dans ta bouche. Peut-être que tu ne le sais pas encore, mais t'es prête à essayer. De toute façon, t'as pas grand-chose à perdre. T'as jamais rien posséder de valeur dès le commencement. « Mouais. J'allais boire à quelques rues d'ici. » Tu ne t'étends pas plus longuement sur le sujet, tu sais qu'il comprend ce que ça veut dire implicitement parlant. Tu te frottes les yeux, et tu es contente de ne pas avoir accès à un miroir dans l'immédiat parce que tu pleurerais probablement à voir ton état complètement défoncé. Depuis quelques jours, c'est à peine si tu manges, à peine si tu t'entraînes et tu bois comme un trou. Tu perds du poids à vu d'oeil, toi qui n'était pas déjà bien grosse dès le commencement. T'as l'air d'un fantôme, probablement au même titre que Riley. Et si tu continues ainsi, tu retrouveras peut-être bien plus tôt que prévu ta place qui t'attend à ses côtés. « Qu'est-ce qui t'arrive? » Tu ricanes un peu mauvaisement, sans trop t'en rendre compte. Ce n'est pas contre Fitz, ou contre son étenel patience et cette compassion qui ne t'est pas familière. Non, c'est un peu contre la question. Ce qui t'arrive, c'est que tu es venue au monde à la mauvaise place, au mauvais moment. T'as pas connu la stabilité et l'affection que les enfants ont de besoin pour bien vieillir. T'as mal grandi, avec ta grande gueule et ton caractère de merde. T'as mal vieilli auprès de deux autres fragrances aussi délavés que tu puisses l'être. « Riley est mort et Quinn, il est complètement bourré sur sa tombe. » Il sait déjà pour Riley, du moins, tu crois qu'il sait. Soudainement, tu as un doute sur ce qu'il sait, sur ce qu'il ne sait pas, sur qui tu es, sur qui il est, sur ce lien qui vous unis. Tu oublies tout et puis fuck, tu mets le blâme sur l'alcool, une fois de plus. « Mes frères. Triplets. Un mort, l'autre complètement débile. Tu comprends? Beaucoup de raisons de boire. » Tu attrapes le verre en face de toi, encore à moitié plein. Tu ne goûtes même plus le liquide qui ne fait que descendre rapidement le long de ta gorge, t'arrachant une petite sensation de chaleur à l'intérieur. Et malgré tout, tu restes froide Ali, complètement gelée. « Quinn est revenu et j'ai perdu la tête. Quinn est pas loin et j'suis incapable de taire la haine qui est en moi. » Tu n'oses même plus regarder l'homme qui est assis à côté de toi. Tu ne veux pas pleurer. T'es pas une fille qui pleure. Mais fuck, tu sens l'eau qui monte à tes yeux, et tu te dois de refouler le tout, au maximum de tes capacités franchement limités à l'instant. « J'ai trop mal. » Rien de plus à dire, franchement. Le mal est fait. Le mal est présent. Le mal est constant.


(c) elephant song.
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