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 Fire meet gasoline. (Alixsen)

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Jaxsen Fuller
Jaxsen Fuller
kill of the night


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MessageSujet: Fire meet gasoline. (Alixsen)   Fire meet gasoline. (Alixsen) EmptySam 3 Oct - 2:29

Fire meet gasoline
Alison✧ Jaxsen
Les muscles qui se tendent pour frapper, fort. Pour porter ce coup final qui sonne la fin du match et surtout, qui annonce sa victoire. L'euphorie ressentie malgré ce corps meurtri qui le lançait sans doute un peu trop. Jaxsen, il se sentait bien à ce moment là, mieux que jamais même. Il se sentait fort, invincible, capable de tout. C'était pas le cas et il en était plus que conscient mais pour ce soir-là, il allait faire comme si tout allait bien, comme si sa vie n'était pas pathétique depuis des années maintenant. Cette sensation ne durait jamais bien longtemps de toute façon. Quelques heures à peine. Le temps de savourer sa victoire autour de verres bien trop nombreux pour pouvoir être comptés, dépensant cet argent gagné à l'aide de ses poings. Que l'américain finisse par gagner ou pas n'influençait pas vraiment la suite de la soirée ; cela se passait toujours dans des bars, à boire plus que de raison. Son nom commençait peu à peu à être associé à son nom et ça non plus, ça ne comptait pas. L'avis des autres n'avaient aucune importance pour lui. Du moment qu'il avait sa dose de violence et d'alcool, on pouvait bien dire ce qu'on voulait sur lui. Et puis, vient le moment où l'euphorie finit par redescendre, peu à peu. Elle laissait place au vide, celui-là même qu'il ressentait toujours. Le brun finissait par rentrer chez lui, titubant sous l'effet de l'alcool ingurgité et des trop nombreux coups encaissés. C'était presque une routine pour lui finalement. De la même manière que certains démarraient toujours leur journée en lisant le journal avec une tasse de café à la main, lui la finissait avec le visage ensanglanté et le corps endolori. Seul le jet brûlant de la douche soulagea ces douleurs et lui permit d'atténuer les effets de l'alcool. La mâchoire serrée, il ne grimaça pas une seule fois au contact de l'eau avec ses plaies et hématomes en tout genre. La douleur lui permettait de se rappeler qu'il était en vie et il ne s'en plaignait pas. Au contraire, il la cherchait même. En sortant de la douche, Jax fut surpris de constater qu'au final, il n'était pas si amoché que ça. En dehors de quelques hématomes sur le torse, d'une lèvre ouverte et de quelques plaies sur le visage, il n'avait rien de bien inquiétant. Et, alors qu'il était là, fixant ce reflet qui le dégoûtait bien trop ces dernières années, un cri retentit.

Alison. Il en était sûr, ça venait de son appartement. Sans réfléchir, Jaxsen s'empressa d'enfiler un pantalon de survêtement et un débardeur avant de s'emparer d'une batte de base-ball et de sortir de son appartement. Il tenta d'ouvrir la porte de sa voisine sauf qu'elle était évidemment fermée. L'américain n'hésita pas un seul instant et enfonça la porte en forçant sur celle-ci. Tant pis pour les éventuels dommages causés par cette entrée fracassante ; il était bien trop obsédé à l'idée qu'Alison soit blessée pour s'arrêter à de telles trivialités. « Alison ? » cria-t-il alors, cherchant à savoir où elle se trouvait exactement. Il semblait à Jaxsen que personne d'autre ne se trouvait ici sauf que la brune n'avait sans doute pas crié sans raison alors il valait mieux qu'il reste sur ses gardes. Il avança davantage dans l’appartement, tendant l'oreille afin de trouver plus rapidement Alison. « Bordel, il se passe quoi ici ? » L'adrénaline se mélangeait à l'inquiétude, sensations qui lui rappelait étrangement ses années en tant que flic. Pourtant, on pouvait pas vraiment dire que c'était le grand amour entre la Margolis et lui, bien au contraire. Officiellement, elle l'insupportait et il préférait la voir le moins possible. Officieusement, ça le dérangerait pas tant que ça de la voir si ça signifiait qu'il était entre ses reins mais ça.. Il n'allait certainement pas le lui dire, ça lui ferait sans doute bien trop plaisir. En tout cas, pour le coup, ça lui était égal de savoir que son inquiétude risquait de la faire jubiler. Après tout, cela signifierait qu'elle était toujours en vie et c'était tout ce qui importait. Faites qu'elle aille bien.

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Alison Margolis
Alison Margolis
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MessageSujet: Re: Fire meet gasoline. (Alixsen)   Fire meet gasoline. (Alixsen) EmptyLun 5 Oct - 2:11

help, i have done it again. i've been here many times before. hurt myself again today and the worst part is there's no one else to blame.
breatheme@sia

Tu es toute crispée quand tu viens pour te mettre au lit. La journée a été longue, tu as remplacé un de tes collègues pour l'horaire du matin tout en ayant des heures à l'horaire pour le soir, t'obligeant ainsi à travailler plus de quatorze heures d'affilés. Tu as été amené à travailler sur plusieurs types d'urgence, parfois moins intenses, mais souvent, il a été nécessaire que tu sois forte, rapide et efficace en t'assurant que tes collègues fournissaient autant d'effort. Récemment, tu as été monté chef d'équipe, te plaçant ainsi devant certains mecs avec pourtant plus d'expériences que toi. Ça n'a pas fait le bonheur de tout le monde, tu le vois encore dans les regards qui te sont lancés parfois, mais tu fais comme si de rien était. Parce que tu as travaillé dur, tu as fais tous les remplacements possibles, tu considères que tu as fais tes preuves. Mais les heures accumulés en plus des nouvelles responsabilités, ça t'épuise. Et plus tu es épuisée, plus tu sembles avoir une misère folle à dormir. Tendue, sonnée, complètement exténuée. Il y a trop de choses qui t'envahissent l'esprit, trop d'images qui passent en boucle dans ton esprit. Tu revois Riley, au du moins, ce qui restait de son corps lorsqu'il a été retrouvé. Ça fait un moment déjà, mais les images sont encore trop vives, comme si ça venait de se passer. Tu essayes de les chasser, mais y'à rien à faire, ça persiste et ça te fout la chienne. Et puis y'a les images de Quinn, si similaires mais si différentes en même temps. Tu le revois à moitié couché sur la tombe de votre frère. Tu revois chacune des secondes de votre dispute, tu entends encore chaque réplique, la violence derrière celle-ci, la haine qui vous consumait sur place. Et puis tu revois chaque corps que tu transportes chaque jour, ceux qui survivent, mais ceux qui meurent surtout. Les membres déplacés, les membres qui ne sont même plus attachés lorsque tu arrives sur les lieux. Quand tu finis finalement à t'endormir, tes souvenirs ont pris toute la place dans ton esprit, des vieux souvenirs, trop vieux. Ceux que tu croyais enfouies dans le plus profond de ton être, ceux que tu essayes d'oublier. Mais prétendre, c'est de plus en plus dur, surtout lorsque tu essayes de contrôler ton subconscient.

Tu cries. Et ce n'est pas silencieux. Tu ne t'en rends pas vraiment compte, mais tu hurles, complètement. Tu te tortilles dans ton lit, tu es complètement en sueur. Tu ne fais plus la différence entre le rêve et la réalité. Dans ton rêve, tu as douze ans à nouveau et cet homme, cet homme trop grand et trop fort, il prend place sur toi et plus tu te débats, plus il te serre fort. Il te murmure de fermer ta grande gueule, il te murmure que t'aimes ça, d'arrêter de faire ta difficile, que si tu continues de bouger, ça va seulement faire plus mal. Le rêve est fort, trop fort, tu crois que c'est encore la réalité. Tu t'imagines qu'il y a encore le même homme, sur toi, dans ton appartement, et tu te débats dans le vide, tu hurles. Et puis sans t'en rendre compte, tu es sortie du lit, tu te promènes ici et là en continuant de hurler. Tu entends cogner contre ta porte d'entrée, mais tu ne sais pas, tu ne sais plus si c'est le rêve ou bien la réalité. Ton premier réflexe, c'est de te mettre en boule, à moitié caché à côté du canapé. Tu ne sais pas si tu pleures, si tu cries ou bien si tu restes silencieuse, suppliante, parce que tu ne veux plus qu'on te touche, tu ne veux plus qu'on s'approche de toi, tu ne veux plus qu'on s'approche de toi. Puis tu entends le fracas de la porte avant même de voir que celle-ci est complètement défoncée. Tu pleures, de plus en plus fort. « LAISSEZ-MOI TRANQUILLE. Ne me touchez pas, je vous en supplie, je serais sage, c'est promis. » Tu te balances d'en avoir en arrière, tu ne maîtrises plus rien, ni ton corps, ni ton esprit. Tu n'ouvres pas les yeux pour voir qui vient d'entrer dans ton appartement. Tu crois que si tu continues de prier assez fort en fermant les yeux, il va disparaître. « Alison? » Tu entends ton nom, mais ça te semble lointain. Tu ne réagis presque pas, tu te contentes de refermer un peu plus tes jambes entre tes bras, devenant rien de plus qu'une petite boule tremblante. Tu es censée être forte, à l'épreuve de toutes les situations, prête pour tous les combats. Mais une fois endormie, tu perds trop souvent le contrôle. Mais jamais comme maintenant, jamais au point de te perdre complètement dans les souvenirs. « Bordel, il se passe quoi ici? » La voix semble de plus en plus proche, et elle te semble étonnamment familière, mais tu n'oses pas ouvrir les yeux, tu ne peux pas ouvrir les yeux. « J'promets d'être sage. Ne me faites pas de mal s'il-vous-plaît. J'veux pas faire ça à nouveau, j'veux pas.. » Tu as douze ans. Tu ne veux pas qu'on t'abuse, pas à nouveau. Tu te sens sale, tu te sens dégueulasse. T'es toute seule dans ton appartement, mais maintenant il est là, sans que tu n'en sois vraiment consciente. Et peut-être que lui, lui seul, sera en mesure de te protéger des vieux démons qui te hantent encore.
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Jaxsen Fuller
Jaxsen Fuller
kill of the night


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MessageSujet: Re: Fire meet gasoline. (Alixsen)   Fire meet gasoline. (Alixsen) EmptyVen 16 Oct - 23:47

Fire meet gasoline
Alison✧ Jaxsen

Il a toujours été comme ça Jaxsen. Impulsif. Du genre à frapper avant de parler. A agir avant de réfléchir. Pourtant parfois ça lui ferait pas de tort. Peut-être qu'il aurait pas merdé et que ce gamin serait encore en vie, si il avait su se contrôler un minimum, si il avait pas été con au point de tirer trop vite. Mais c'était fait. Et même malgré ça, il n'avait pas changé. Ça s'était même empiré. Parce que maintenant, il faisait que ça, frapper, encore et encore, pour pas avoir à réfléchir justement. Pour pas revoir le visage de sa victime, celle-là même qui n'avait rien fait à part être au mauvais endroit au mauvais moment. Pour pas penser encore une fois aux pleurs de sa famille, à la souffrance qu'il a causé. Pourtant, il est pas méchant le Fuller. Au contraire. Il a toujours voulu aider les autres, malgré son côté un peu brutal et ses allures de macho. Quand on le connaissait, on se rendait compte que derrière tout ça, il y avait rien d'autre qu'un type bien qui cherchait qu'à se rendre utile, de manière un peu maladroite. Mais ça, c'était avant. Maintenant, quand on creusait, on découvrait rien d'autre qu'une carcasse vide, incapable d'éprouver, incapable de vivre, rien que l'ombre de cet officier qu'il fut un jour. Pourtant, il devait bien rester un peu de bon en lui. Sinon, comment expliquer ce réflexe qu'il avait de se lever en plein milieu de la nuit pour aider sa voisine après avoir entendu ses cris ? Peut-être que c'était parce qu'il connaissait à Alison. Ou peut-être que, même si il n'en donnait pas l'impression, restait-il toujours de cet homme qu'il était quelques années plus tôt. Peut-être que tout n'est pas perdu au final. Peut-être qu'il y a encore un peu d'espoir.

Mais là, c'est pas vraiment ce qui préoccupe le brun. Les cris de sa voisine semble encore résonner dans son esprit, comme un signal d'alarme l'intimant de la trouver rapidement, avant qu'il ne soit trop tard. Il l'entend supplier et immédiatement, son cœur s'emballa, ses poings se serrèrent sur la batte de base-ball. Il était déjà prêt à frapper celui qui avait osé s'en prendre à la brune sans même savoir où il se trouvait. Et, en arrivant dans le salon, il fut surprit par la scène qu'il avait sous les yeux. Alison. Seule. Recroquevillée prêt du canapé. Faible. C'était une image peu familière. Elle lui avait toujours semblé forte même si il se doutait bien qu'elle était un peu abîmée. A force d'en côtoyer, Jaxsen repérait facilement les gens de leur espèce, celle des gens amochés, rabaissés, humiliés par la vie mais qui sont toujours là, qui donnent l'impression d'avoir gagné contre cette chienne de vie alors même qu'à l'intérieur, il n'y a plus rien. Et Alison, il avait plutôt l'habitude de la voir l'insulter ou envoyer ailleurs. Son côté macho en prenait toujours un coup quand il la voyait parce qu'elle se gênait jamais pour le remettre en place, sans jamais prendre de gants. Alors là voir aussi faible, démolie, ça lui serrait le cœur. Les propos qu'elle tenait n'aidaient pas, loin de là. L'américain ignorait ce qu'elle avait traversé mais pour en arriver à un tel stade, ça devait être horrible. Il s'empressa alors d'arriver à sa hauteur. Il laissa sa batte tombée sur le sol, ayant compris qu'il n'y avait aucun danger. Une fois agenouillé à sa hauteur, il hésita. Il savait pas tellement comment agir ; Jaxsen avait jamais été très doué pour réconforter ou rassurer les autres. Il avait pas l'habitude de ce genre de situation et pourtant, il n'avait pas le choix. Il n'allait certainement pas laisser Alison comme ça même si leur relation était plutôt tendue qu'autre chose. « Alison, il y a personne d'autre ici, d'accord? » Comme si ça allait suffire. Lentement, il posa ses mains sur ses joues comme pour l'aider à reprendre pied et à s'ancrer à la réalité. « Ouvre les yeux. Tu verras, ça va aller. » Jax avançait prudemment, un peu comme si il s'aventurait sur de la glace fine qui pouvait céder à tout moment. C'était tout aussi risqué, au fond. « J'te le promets, personne veut t'faire de mal, t'es en sécurité. » lance-t-il alors que ses doigts caressaient doucement ses joues. Et quand bien même il y avait quelqu'un, quand bien même on chercherait à s'en prendre à elle, Jax était prêt à se battre pour la mettre en sécurité. Mais là, il savait bien qu'il ne pouvait pas faire grand chose pour elle ; elle était la seule à pouvoir battre les démons qui semblaient la hanter.

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Alison Margolis
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MessageSujet: Re: Fire meet gasoline. (Alixsen)   Fire meet gasoline. (Alixsen) EmptyMer 28 Oct - 1:24

help, i have done it again. i've been here many times before. hurt myself again today and the worst part is there's no one else to blame.
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La noirceur. L'impression d'être plongée dans un cauchemar un brin trop vif, un brin trop réel. Tu ne fais plus la distinction entre la réalité et le rêve. Tu ne sais plus où tu es, qui tu es, ce qui se passe. Tu perds la tête et ça fait trop mal. Tu es paralysée sur place et tu as l'impression que la peur et la colère que tu ressens, que la petite fille de douze ans en toi ressent te dévore de l'intérieur. Tu cris, tu pleures, tu te débats contre le vide. Tu veux te réveiller. Tu veux te sentir en sécurité de nouveau. Mais la sécurité, elle n'existe plus dans ton monde, depuis tellement longtemps déjà, depuis toujours même. Tu es livrée à toi-même depuis la journée où tu es venue au monde et tes appuis, tes seuls espoirs de t'en sortir potentiellement correcte ont tous les deux disparus dans la nature, dans la brume d'une vie trop chiante, trop sale, trop injuste. Tu ne comprenais pas pourquoi certaines personnes pouvaient passer à travers leur vie sans avoir à vivre le quart des misères qui semblaient s'abattre sur toi. Tu n'étais pas le genre à t'apitoyer sur ton sort, et pourtant, tu savais qu'il n'y avait rien de juste dans tout ce qui était arrivé. Entre l'orphelinat, le viol, la mort de Riley, les conneries de Quinn, tu te demandais quand est-ce que le tout cesserait. Tu avais continué d'avancer, du moins, c'est ce que tu aimais te faire croire. Peut-être étais-tu simplement prise dans un rythme de surplace, t'épuisant au travail, oubliant le reste de ta chienne de vie, au risque d'en faire des cauchemars une fois la nuit venue. Tu ne vivais plus, et ce, depuis bien trop longtemps. Tu survivais au quotidien, te faisant des à croire qu'un autre jour à vivre ne peut pas être la pire des choses. Mais qu'y a-t-il de pire que de vivre dans un cauchemar sans fin? Qu'y a-t-il de pire que de ne jamais se réveiller? Qu'y a-t-il de pire que de réaliser qu'à la fin de la journée, de toutes les journées, il n'y a personne d'autre que nous? Personne d'autre que toi pour alléger ce poids trop lourd sur tes épaules. Personne d'autre, et depuis un bon moment déjà. Rien de pire, tu en es presque persuadée. Mais même encore là, il n'y a plus personne pour t'entendre crier lorsque le cauchemar te bouffe tout cru.

Du moins, c'est ce que tu croyais. T'es encore prisonnière du rêve, mais tu réalises peu à peu que tu n'es pas seule, ni dans la réalité, ni dans le rêve. Tu transposes les deux mondes et tu es tétanisée. Tu ne veux plus qu'on te touche, tu ne veux plus qu'on te salisse. Tu veux qu'on te laisse toute seule. Tu préférais mourir plutôt que de revivre cette honte, ce dégoût pour ta propre personne, ce dégoût pour la vie et pour les hommes. Tu es complètement recroquevillée sur toi-même mais tu sens la présence trop proche de quelqu'un. Ça te semble être trop vrai, trop près, dangereux à la limite, mais tu ne parviens pas à reculer. Tu n'as plus aucun contrôle sur ton corps, sur toi-même. « Alison, il y a personne d'autre ici, d'accord? » Tu entends, mais tu ne comprends toujours pas. La voix est familière, mais pas assez. Ta voix n'est qu'un murmure, si faible que ça ne ressemble même plus à ta voix, du moins celle d'aujourd'hui. Trop aiguë, trop petite, c'est la petite fille de douze ans en toi qui reprend le dessus, elle qui essaye de se débattre de ses démons bien trop gros pour elle. « Ne me faites pas de mal, je vous en supplie. » L'image est si vive. Tu as presque l'impression que tu peux te voir, si petite, si mince, forte, mais pas assez. Ton caractère bien trempé et tous les réflexes du monde n'auraient pas pu empêcher cet homme de prendre le contrôle de toi, rien n'avait pu te sauver à cet instant précis. Tu sens des mains qui se posent sur tes joues et tu sursautes, tu as l'impression que tu reviens à toi, peu à peu, sans trop comprendre, sans trop réaliser. « Ouvre les yeux. Tu verras, ça va aller. » Tu hoches négativement de la tête, sans même t'en rendre compte. « J'peux pas, je peux pas.. » Le contact est rassurant pourtant, la voix est douce. Il y a longtemps que personne n'a été si proche de toi, si réconfortant. Tu prends une grande respiration et tu te détends tranquillement, sentant tes paupières s'ouvrir peu à peu. Ton salon est plongé dans le noir, tu mets quelques secondes à reconnaître le visage devant toi. Mais la voix elle, tu la reconnais, plus facilement que tu ne le croyais. « J'te le promets, personne veut t'faire de mal, t'es en sécurité. » Tu n'as même pas de mouvement de recul lorsque tu réalises que Jaxsen se trouve devant toi. Tu devrais pourtant, tu devrais être agacée par sa présence, dérangée qu'il soit là, qu'il te touche, et pourtant, tu n'as pas envie qu'il s'éloigne. « Jax.. Jaxsen? » Tu poses la question, même si tu connais très bien la réponse. Instinctivement, ta main se pose sur la sienne alors qu'il te caresse encore la joue dans un mouvement qui se veut rassurant. « Qu'est-ce que tu fais là? Qu'est-ce que.. qu'est-ce qui s'est passé? » Tu remarques le batte de baseball à côté de lui, l'expression dans ses yeux. Vous n'avez jamais été aussi proche par le passé, et étonnamment, toi qui n'a jamais été très à l'aise avec la proximité, tu ressens le besoin de rester là, si près, trop près. Tu sens ton coeur qui bat à la chamade contre ta poitrine, ta respiration encore haletante. Tu ne comprends pas, tu ne comprends plus. Qu'est-ce qui est rêve? Qu'est-ce qui est réalité? Tout ce que tu sais, c'est que ton front rejoint celui de Jaxsen, tu sens son souffle contre tes lèvres, et tu restes immobile, à semi-paisible. Tu n'y croiras pas demain matin, mais ce soir, Jaxsen Fuller te fait drôlement du bien.
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