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 ≈ this is a bad town for such a pretty face. (alichou)

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Reese Jackson
Reese Jackson
admin ○ nightcall


○ messages : 634

MessageSujet: ≈ this is a bad town for such a pretty face. (alichou)   ≈ this is a bad town for such a pretty face. (alichou) EmptyJeu 1 Oct - 3:28


– kill of the night –


Fuck dat shit.

Ça brûle la gorge, ça arrache la tronche. Mais elle s’en fout. Elle s’en fout et elle en rirait presque, la petite teigneuse, en reposant son quatrième shooter. Et elle s’applique à les regrouper en un joli petit carré, et à les avancer vers la brunette assise en face. Fuck dat shit, and fuck dat night. Un gros fuck à tous les emmerdeurs de première qui disent qu’une mère devait rester chaque soir auprès de son enfant, le cajoler et l’endormir. Fuck à toutes ces mentalités à la con de leur société d’hyperconsommation et de culte à l’enfant qui poussait ces petits êtres si charmants à devenir des nabots pourris gâtés. Evey ne se portait jamais mieux que lorsqu’elle retrouvait sa mère, et elles ne profitaient jamais autant de leurs retrouvailles qu'après de petites séparations. Elle n’était pas malheureuse, ne se sentait pas abandonnée. Et une soirée à s’éclater de temps en temps, en plus de les reposer l'une de l'autre et d'éviter que la fillette s'apitoie sur ses bobos, ça faisait du bien à ladite mère. Peut-être pas à son foie. Mais ça, c’était une autre histoire.

« Si, ça fait mal. J’ai l’impression que j’vais boire autant de sang que d’alcool, et pis des fois j’crois que j’en suis pas bien loin. » Mais moi j’m’en fous, parce que ça fait du bien. Elle lâche les shooters, amène ses mains à son visage, renifle peu gracieusement. T’façon, elle s’en fout. C’est pas comme si on la reluquait, ou qu’on faisait attention à elle. Tous les yeux pervers étaient vrillés sur les petits culs des danseuses qui se pavanaient sur leur scène, autour de leur poteau, sur leurs talons hauts. Ils n’avaient d’yeux que pour leur jolie peau dénudée, et se moquaient bien d’un p’tit machin à moitié défiguré et recroquevillé dans un coin, capuche à peine retombée sur ses épaules, les cheveux pas vraiment coiffés et le visage pas vraiment arrangé. Efforts ou pas, elle avait considéré que ça ne changerait rien. Elle avait la gueule cassée, et c’était un fait. Pas la peine de s’en cacher. De toute manière, ici, personne la connaissait. « Wayne il voulait que j’aille à l’hôpital. Au final il a appelé son ex-femme pour venir voir si c’était pas trop grave. Ouais. Son ex-femme. » Elle grimace, sans se gêner, et sa lèvre la tire à nouveau. Elle a une moue de douleur et ses doigts se portent naturellement à sa blessure à peine refermée. Ça ne saigne pas. Tant mieux. Mais faut faire gaffe.

Ses manches trop longues, recouvrant au maximum ses paumes et ses phalanges amochées. Elle est emmitouflée dans un pull un peu trop grand, mais pas assez pour appartenir au flic qui lui sert de bouillotte la nuit venue. Et puis au pire, qu’est-ce que ça pourrait bien foutre, hein ? Qu’est-ce que ça pourrait bien changer dans leur vie, à tous, qu’elle décide de passer sa soirée beuverie avec une fille, dans un strip-club, avec un pull à son mec sur le dos ? Les gens se mêlaient de ce qui les regardait pas. Et elle, elle était de ceux qui étaient ravis de leur rappeler ce détail. Va jouer aux billes avec tes crottes de nez et fous-moi la paix.

« J’ai soif. J’reviens, j’vais chercher une aut’ tournée. » Et puis t’façon, c’est pas comme si Margolis au féminin avait le choix. La lionne se lève, presque sans hésiter, presque sans tituber. Et elle se faufile jusqu’au comptoir, entre les mâles baveux et en rut. C’est pathétique, cette espèce dotée d’un pénis. Chaque fois qu’elle se retrouve dans ce genre d’assemblée, ça la frappe un peu plus. Et un peu plus fort. Sans mauvais jeu de mots. De toute façon, elle est prise, maintenant.

Putain. Prise. Genre, un mec, tout ça. Un gars à qui faut être fidèle, un dude qui va prétendre à la paternité d’Evey tôt ou tard, et qui peut-être un jour rêvera d’un domicile partagé et d’un contrat de mariage. D’un autre gamin et d’une petite vie de rêve américain. Merde. Pas y penser. C’est des conneries. Wayne, il est pas comme ça. Nan. Pas comme ça. Pas comme ça. « La même chose siouplaît. » La nana sexy, avec ses belles lunettes et son décolleté plongean,t elle hoche la tête avec un sourire en coin. Elle se souvient parfaitement de ce que c’était. Parce que deux filles qui viennent s’affaler dans un lieu comme ça pour papoter et profiter qu’on les regarde pas, y en a pas des milliards. C’est bien les deux seules, ce soir. Et Reese, ça l’arrange de pas devoir répéter. Parce qu’elle est concentrée sur la peau claire et la jolie forme des seins qui se dessinent sous ses yeux. C’est pas parce qu’on est au régime qu’on peut pas regarder le menu. Et puis manquerait plus que ça, tiens, que Wayne lui en veuille de mater une nana. T’façon, il le saura pas. Le problème est réglé. « J’vais t’apporter ça à ta table. »  « Cool. Merci. » Les yeux sont plus haut. Elle relève la tête, un sourire en coin. Et merde, ça fait toujours mal. Ça la rappelle à l’ordre, cette connerie. Elle a une nouvelle grimace, un bougonnement désapprobateur, et elle retourne vers la table où Ali a intérêt à l’avoir attendue bien sagement. Concentrée sur le goût du sang, et sur la plaie qui n’a pourtant pas l’air de répandre d’hémoglobine sur ses doigts. C’est pas normal. Étrange. Bizarre.

Doigts à la bouche, doigts sous les yeux. À la bouche, puis sous les yeux. Encore et encore, en avançant. Éviter par miracle tous les obstacles, et puis tirer sa chaise pour revenir s'y poser. Un œil cerclé d’un méchant violet, une barre bleue en haut du nez couverte par un petit strip de fortune. Une entaille en haut de la joue et une autre en haut du front, habilement dissimulées sous des pansements. Et ses mains déchiquetées, cicatrisant à l'air libre. Elle avait l’air maligne, la sauvage, dans son accoutrement. « Est-c’que j’saigne ? » Elle pose ses mains à plat sur la table, lève les yeux au plafond et se concentre sur le goût de rouille dans sa bouche. « J’vais me faire tuer si ça s’est rouvert. J'veux pas aller à l'hôpital. Ni qu'il rappelle son ex-femme. T'es ambulancière, tu d'vrais pouvoir faire un truc. C'est toi que j'aurais dû venir voir direct, en fait. » Et elle ne relève qu’à peine les yeux vers Alison. Et ses pensées sont on ne peut plus claires, malgré l'air imbibé qu'elle peut se donner.

Tout ça, c’est rien qu'une simple envie de se laisser aller et de tout oublier. Et ça n’a jamais nécessité d’être bourré.


(c) elephant song.
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Alison Margolis
Alison Margolis
admin ○ nightcall


○ messages : 22

MessageSujet: Re: ≈ this is a bad town for such a pretty face. (alichou)   ≈ this is a bad town for such a pretty face. (alichou) EmptyLun 26 Oct - 6:15


– crazy night for crazy people –


T'es pas une grosse buveuse. Du un parce que l'alcool ne te fait pas bien la moitié du temps, mais aussi parce que t'es ambulancière et que tu travailles pratiquement huit jours sur sept. Mais depuis que Quinn est revenue, la bouteille, elle semble t'appeler presqu'un soir sur deux. Même si tu travailles le lendemain à six heures. Même si ça fait plus de dix-huit heures que tu n'as pas dormi et que l'alcool, elle te rentre dedans. Elle t'appelle constamment et toi tu réponds, parce que tu ne sais plus quoi faire. Tu ne sais plus comment réagir à toutes ses émotions contraires qui t'habitent et qui te rongent de l'intérieur. Alors quand Reese t'as invité à aller boire une bière, t'as accepté. Étonnamment. Toi qui gardais normalement ta vie sociale à son minimum, tu sortais de ta zone de confort, de ta petite routine. Peut-être parce qu'en réalité, ta vie, elle n'avait plus rien de routinier. Tu ne sais pas pourquoi tu le laisses te mettre toute à l'envers. Tu ne sais pas pourquoi tu sursautes chaque fois que quelqu'un rentre dans le bar et tu te dois de vérifier que ce n'est pas Quinn qui est venu te pourrir la vie une fois de plus. Tu enfiles un autre shooter, tu ne sais plus c'est lequel, tu as perdu le compte, perdu le fil, mais tout le monde s'en fout dans le fond. Ta tête tourne, tes yeux sont lourds, mais tu restes assise sur le bord du bar et tu bois, parce que tu n'as rien de mieux à faire, et t'as besoin de faire taire les voix dans ta tête. Les faire taire jusqu'à les voir disparaître. Mais tu n'y arrives pas, tu n'y arrives plus, peu importe le nombre de shooters. « Si, ça fait mal. J'ai l'impression que j'vais boire autant de sang que d'alcool, et pis des fois, j'crois que j'en suis pas bien loin. » Tu ricanes un peu. Parce qu'elle a une sale tronche ton amie. Elle a une sale tronche et t'as pas vraiment envie de lui demander pourquoi. Et tu te doutes que ça doit faire vachement mal, et tu te dis aussi qu'elle doit boire pour à peu près les mêmes raisons que toi, pour oublier. Pour oublier le mal, physique et psychologique. Pour mettre enfin le bouton pause sur cette vie qui semble passer en fast forward depuis trop longtemps déjà. « Parce que t'es folle. Le monde, il est complètement fou. » Tes propos ne sont pas vraiment cohérents avec les siens, mais ça n'a pas véritablement d'importance. Parce que t'as ton train de penser et elle a le sien et quelque part au milieu se retrouve une conversation qui parvient tout de même à faire un minimum de sens entre vous. L'image de Quinn et celle de Riley, bien trop similaire l'une de l'autre, hantent ton esprit depuis plusieurs jours déjà. Incapable de t'en débarrasser. L'un après l'autre, l'autre après l'un. La folie même. « Wayne, il voulait que j'aille à l'hôpital. Au final, il a appelé son ex-femme pour venir voir si c'était pas trop grave. Ouais. Son ex-femme. » Tu ricanes, encore plus fort maintenant, en jouant avec le petit verre à shooter devant toi. La situation semble compliquer, mais ton esprit est trop flouer par l'alcool pour être en mesure de faire un tableau qui fait du sens. Alors tu te contentes de rire et de compatir, du mieux de tes capacités. « La folie de l'être humain j'te dis. » Tu n'ajoutes rien d'autre. De toute façon, qu'est-ce que tu pourrais dire de plus que Wayne est fou, que Quinn est fou, que Reese est folle et que tu es probablement la pire du lot? Rien du tout, absolument rien de plus à ajouter.

Reese elle part, et c'est à peine si tu remarques son absence. Parce que ton esprit est concentré sur la porte qui s'ouvre et qui se referme, et chaque fois tu as l'impression de voir ton frère se faire une place parmi la petite foule, pour finalement te rendre compte que ce n'est pas lui, mais bien quelqu'un d'autre, insignifiant. Tu voudrais te mettre à off, mais ça semble être une fonction défectueuse chez toi. Tu tapotes la table collante devant toi, impatiente de la prochaine tournée, impatiente de t'offrir une chance de plus de t'embuer la tête, de chasser les images, les voix et les souvenirs encore trop lourds. Tu remarques Reese qui revient, touchant à répétitions les différentes blessures sur son passage. Mentalement, tu lui cries d'arrêter de le faire, mais à voix haute, c'est à peine si tu réagis. Elle prend place devant toi et tu as de la difficulté à garder ton regard sur son visage, l'esprit vagabondant ici et là, sans même que tu ne sois en contrôle de tes pensées. « Est-ce que j'saigne? » Tu essayes de ramener tes yeux à la bonne hauteur, mais l'alcool dans ton système et la clarté de la place n'aide pas à donner une réponse éclairée à ce sujet. Tu te contentes de hocher non de la tête, à moitié certaine de toi-même. De toute façon, t'es presque certaine qu'elle va bien finir par le sentir, si elle saigne à nouveau. « J'vais me faire tuer si c'est rouvert. J'veux pas aller à l'hôpital. Ni qu'il rappelle son ex-femme. T'es ambulancière, tu d'vrais pouvoir faire un truc. C'est toi que j'aurais dû venir voir direct, en fait. » Une nouvelle fois, tu te contentes de hocher de la tête, non pas par indifférence, mais plutôt par habitude. T'es pas le premier choix, t'as jamais été le premier choix. T'es le troisième morceau d'un tout, et même la mort n'a pas été en mesure de changer cela. « T'inquiète, j'suis habituée de passer en second plan. » Habituée. Clairement le bon mot. Tu penses à Quinn sur la tombe de ton frère. Tous les appels sans réponse. Le temps qui a filer. Le trou qui a grossi. C'est de sa faute, peut-être de la tienne aussi. Putain, il te faut ce shooter. Maintenant. « Faut le dire, Quinn, il a mis j'sais plus combien de temps à remettre les pieds en ville. L'imbécile. » Et puis même s'il t'a appelé pour te le dire, il a jamais essayé de te revoir. Jamais fait de vrais efforts. Ou peut-être que c'est toi qui ne lui a pas donné la chance de le faire. Tu ne sais pas, tu ne sais plus. C'est flou. Le nouveau shooter qui vient de se poser devant toi, il devrait aidé à ne vraiment plus savoir. « J'm'excuse. Arrête de toucher et de faire des mouvements brusques et ça devrait aller. » Tu attrapes le petit verre devant toi, et tu remarques ton amie qui fait la même chose. Avec un sourire au bord des lèvres tu lâches un petit « Arrêter de boire devrait aider aussi. » avant d'enfiler ton shooter, sentant le liquide descendre le long de ta gorge, comme une douleur franchement réconfortante.


(c) elephant song.
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≈ this is a bad town for such a pretty face. (alichou)

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