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 throw me to the wolves and i'll return leading the pack. (alma)

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Alma Everett
Alma Everett
admin ○ nightcall


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MessageSujet: throw me to the wolves and i'll return leading the pack. (alma)   throw me to the wolves and i'll return leading the pack. (alma) EmptyVen 11 Sep - 3:28


alma weeko everett
  we ain't going down like this


come drink the water
 
• âge › Elle table déjà sur ses trente-sept ans, et pourtant on les devine à peine sur son visage. C’est ailleurs que ça se remarque ; dans la lueur de ses prunelles, le tranchant de sa langue, le plastique de sa jambe. Le temps glisse sur elle mais il en profite pour emmener des trophées avec lui, laissant rien de plus qu’un trou béant et un équilibre précaire. • date et lieu de naissance › À l’aube d’un dix février, en pleine période de Mardi Gras – faut croire qu’elle a pas ça dans le sang pour rien. La Nouvelle-Orléans l’a vue naître, se tirer et puis revenir, p’t’être même qu’elle la verra mourir. C’est son berceau, sa ville ; c’est ce foutu phare qui lui éclairera toujours la voie, où qu’elle se trouve. • nationalité › Américaine, même si elle s’est toujours senti l’âme d’une enfant du monde. Des origines cubaines du côté maternel, afro-américaines avec une touche amérindienne du côté paternel, et une soif de découvrir tout le reste de l’univers. L’Amérique est le premier sol qu’elle a foulé, mais ça a jamais fait d’elle sa prisonnière pour autant. • profession › Y a pas si longtemps que ça, elle était reporter de guerre, de ceux qui reculent devant rien pour récolter l’information et qui dénoncent tout, sans le moindre filtre. Son terrain c’était surtout le Moyen-Orient, puisqu’elle a principalement couvert les conflits afghan et irakien – conflits qu’elle continue de suivre de loin, trop engagée pour s’en détacher pleinement. Ah qu’elle était belle sa fougue et sa tendance à braver tous les interdits, de quoi l’admirer ou la détester. Puis y a eu l’incident, qui lui a arraché un morceau d’elle-même. Alors elle est rentrée au bercail, elle a appris à s’y faire et elle s’est reconvertie. Aujourd’hui détective privée, elle aime ce qu’elle fait et le fait bien, grandement aidée par le petit réseau d’informations qu’elle a réussi à s’établir. Puis en parallèle, elle enquête sur le Tueur au puzzle, inlassablement. C’est une affaire qui la quitte jamais vraiment, un fil rouge dans son boulot depuis qu’elle a découvert son existence. • orientation sexuelle › Hétérosexuelle mais curieuse, elle s’est pas gênée pour tenter sa chance auprès de la gent féminine, histoire de voir si elle pouvait trouver son compte là aussi. Mais ça a pas été aussi concluant qu’elle l’aurait voulu, alors elle se cantonne à la testostérone. Et tant pis si ces messieurs la font franchement chier, parfois. • situation amoureuse › Elle est de ceux qui naviguent au gré de leurs envies, électron libre habitué à se laisser porter par son instinct. Les relations stables, c’est pas franchement son point fort – le travail qui prend trop de place, le manque de volonté de faire des efforts, et le tempérament qui fait des étincelles. Et peut-être aussi un arrière-goût amer, quand ça rencontre jamais le niveau de ce qu’on a connu, ce qui a été mais qui n’est plus ; ce qu’on a oublié. Ou du moins, qu’on prétend avoir oublié. • situation financière › Tout à fait correcte, elle a jamais eu à se plaindre de ce côté-là. Ni riche, ni pauvre, elle a manqué de rien en grandissant, et l’acharnement professionnel l’a bien entretenue une fois entrée dans la vie active. Il lui arrive de donner aux plus démunis, généralement en personne plutôt que par un don à telle ou telle association, parce qu’elle préfère nouer un contact humain ; elle en a besoin. • et vivre à la nouvelle-orléans, ces derniers temps, c'est comment ? › C’est comme ça l’a toujours été : dans sa nature. La ville, elle l’a célébrée, elle l’a maudite, elle l’a quittée, et puis ça lui a manqué. Bien sûr que c’est loin d’être rose, y a la vermine qui grouille un peu partout et cet enfoiré de Tueur au puzzle qui sème la terreur dans les rues. Y a les traces de Katrina qui restent ancrées à tous les coins et les cicatrices qui disparaîtront jamais, le sang qui abreuve la terre, et puis tous ces connards qui parlent. Ceux qui ont promis de leur tenir la main puis qui les ont oubliés, et ceux qui se permettent de juger le bordel environnant alors qu’ils ont jamais levé le p’tit doigt. Alma, elle s’en fout de tout ça ; NOLA c’est un diamant brut et si on sait pas l’apprécier c’est qu’on en est pas digne. Ils peuvent bien penser c’qu’ils veulent, ces cons. Ici c’est chez elle, ça l’a toujours été et ça le restera, même si elle décidait de se tirer à l’autre bout du globe. Du berceau jusqu’à la tombe, y a pas à dire, elle l’a dans la peau. • groupe › Wish someone would care. • célébrité › Zoe Saldana. • crédit › varsois@tumblr.

 
some kind of madness
 
Grâce à ses voyages et sa soif d’apprendre, elle parle couramment le français, l’espagnol et le portugais, ainsi que plusieurs dialectes arabes – et bien évidemment, son anglais natal. Bien consciente du danger qui rôde dans les rues, elle sort jamais sans sa bombe lacrymogène. Elle a également pratiqué le kick-boxing pendant quelques années, et est tout à fait capable de rivaliser avec un potentiel agresseur. Féministe, elle combat férocement le sexisme et elle hésite pas à faire entendre sa voix. Elle est extrêmement protectrice envers les femmes quelles qu’elles soient, toujours prête à prendre leur défense si nécessaire. De manière plus générale, toute forme de discrimination ou d’intolérance l’insupporte. Alors forcément, ça la dérange pas de se mêler de situations qui la concernent pas, et de foutre les pieds dans le plat quand elle est témoin d’une injustice quelconque. Son père ayant été chef d’une tribu en ville, elle a grandi entourée d’indiens et des coutumes du Mardi Gras, qui restent profondément ancrées en elle. Les traditions de la Nouvelle-Orléans, c’est sacré à ses yeux. Il lui arrive de fumer, parfois. Mais pas n’importe quoi : uniquement du tabac à rouler, alors elle prépare ses clopes elle-même. Depuis qu’elle est gamine, elle a le rythme dans la peau et tendance à se mettre à danser dès qu’elle entend d’la musique. Mais depuis qu’elle a perdu sa jambe elle le fait beaucoup moins, par peur que sa prothèse se bloque, ou qu’elle perde l’équilibre, ou qu’un truc merde d’une façon ou d’une autre. Ça lui manque, de bouger comme elle veut. Très douée lorsqu’il s’agit de fouiner, elle réussit quasiment toujours à parvenir à ses fins et à obtenir les informations qu’il lui faut. Peu importe si elle doit utiliser des méthodes parfois un peu irresponsables, ou franchement discutables. Sa morale s’adapte à ses objectifs. Toujours en train de courir ici ou là, elle est rarement chez elle et ça se voit. Son appartement est toujours en bordel, des papiers partout et peu de traces d’une réelle présence humaine. Mais elle s’en fout, puisqu’elle y reste jamais bien longtemps. Grande gueule invétérée et un poil trop franche, si elle a un truc à dire, y a rien qui pourra l’en empêcher. Et tant pis si ça lui attire les foudres de certains. Les enfants, elle est capable de les apprécier mais à distance. Elle se voit pas être mère ; c’est bien pour ça qu’elle a avorté le jour où elle est tombée enceinte. Fonder une famille, toutes ces histoires, ça lui fait plus peur qu’autre chose. Y a des jours où sa prothèse est un putain de poids à traîner, mais la plupart du temps elle le gère bien. Elle s’y est faite, à son membre amputé et tout ce que ça entraîne. Bien souvent, on s’rend même pas compte qu’elle a une jambe en moins – c’est le fruit d’un dur labeur. Loin d’être bonne cuisinière, elle évite de se camper derrière les fourneaux parce que c’est jamais très concluant. Sa mère a bien essayé de lui apprendre des spécialités cubaines, mais y a rien à faire : elle est pas foutue de les reproduire sans foirer la recette quelque part. Pas forcément volage mais charmeuse, elle aime séduire. C’t’un jeu qui l’amuse beaucoup et qu’elle aime pratiquer, sans que ça veuille dire quelque chose ou que ça promette quoi que ce soit. Elle aime plaire ; pour le reste, elle gère selon ses envies. Achetez-lui du chocolat. Pour entrer dans ses bonnes grâces, vous faire pardonner, lui faire plaisir ; peu importe. C’est son péché mignon, ça peut toujours aider. Le contact humain, c’un truc dont elle a besoin, au sens littéral autant que figuré. Très tactile, faut pas s’étonner de la voir toucher les gens sans même qu’elle y prête attention. Moqueuse mais bienveillante, elle taquine absolument tout le monde sans faire la moindre distinction, et tant pis pour les plus susceptibles. Elle charrie, mais c’est jamais bien méchant. De nature engagée, elle suit assidûment l’actualité mondiale ; en particulier au Moyen-Orient. Elle s’est retirée du journalisme, certes. Ça veut pas dire qu’elle en a plus rien à foutre pour autant. Elle possède trois tatouages : une phrase en arabe sur le flanc gauche, un signe plus sur la hanche droite, et une étoile au creux du poignet gauche. La vie, c’est fait pour être vécu. À fond. Alors elle se refuse rien et elle fonce toujours dans l’tas, parce que le temps passe trop vite. C’est certainement ce qui la tuera un jour, mais Alma, elle s’en fiche. Elle, au moins, elle aura aucun regret.

 
pursuit of happiness
 
• pseudo › serial chiller, aka Marion. • âge › Vingt ans. • pays › France, côté sud rpz les gars throw me to the wolves and i'll return leading the pack. (alma) 2730005639 • comment as-tu découvert le forum ? › Il squattait dans ma culotte, c'te fourbe quoi. throw me to the wolves and i'll return leading the pack. (alma) 2573563002 • un dernier mot à nous dire ? › PIZZAAAAAAAA throw me to the wolves and i'll return leading the pack. (alma) 8188326 (oui, j'ai faim.)
J'atteste par ailleurs qu'en créant ce personnage, je l'expose au danger d'être mis à l'épreuve par le Tueur au Puzzle.
passeport :

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Alma Everett
Alma Everett
admin ○ nightcall


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MessageSujet: Re: throw me to the wolves and i'll return leading the pack. (alma)   throw me to the wolves and i'll return leading the pack. (alma) EmptyVen 11 Sep - 3:29



in life we can't be free


{ nouvelle-orléans, 1988 }

Assise sur le dossier du vieux banc en bois, ses yeux vont se perdre dans les eaux du Mississippi, qui sont plus calmes que jamais. Y a encore quelques bateaux qui se trimballent ici ou là, points de lumière sur le fleuve, avec la lune qui se reflète à leurs côtés. Et Alma tire sur la clope roulée par ses soins, recrache les volutes de fumée, réajuste son casque sur ses oreilles. La cassette passe à la chanson suivante et faut croire que le destin a un sens de l’humour tordu ; c’est les premières notes de Kozmic Blues qui résonnent comme pour se foutre de sa gueule, comme pour accroître les vagues de froid qui l’assaillent de l’intérieur. C’est con – en temps normal, c’est une musique qui la fait sourire. En temps normal, elle fredonne avec Janis Joplin et elle se perd dans le rythme entêtant de ce putain d’hymne. Mais pas ce soir. Ce soir, elle a le cœur lourd, les tripes en vrac, et une impression de vide profond au creux des entrailles. Ce soir, l’hymne rime trop avec lui et avec ce qu’il a laissé la dernière fois qu’il est venu froisser ses draps, avec leur histoire et puis ce p’tit bout d’eux qu’elle a effacé aujourd’hui. Elle sait ce qu’elle a fait et elle regrette pas, pas vraiment ; si c’était à refaire, elle reprendrait le même chemin. Elle irait jusqu’à la clinique, et elle suivrait la procédure pour se faire avorter. C’est la bonne décision, elle en a jamais douté une seule seconde et y a aucun autre cas de figure qui lui semblait envisageable. Mais ça fait mal quand même, de se dire qu’y avait de la vie en elle et qu’elle l’a fauchée.

Et puis lui, il sait pas. Il est même pas là. Elle a rien dit, et elle le fera pas non plus quand ils se reverront – p’t’être même qu’il saura jamais qu’il est passé tout près d’avoir un gosse. Il a pas besoin de le savoir ; c’est fait, c’est terminé, maintenant la page est à tourner. Et c’est bien ce qu’elle compte faire. Mais pas tout de suite, pas ce soir. Ce soir elle veut juste rester là, à fumer toute seule en compagnie de c’bon vieux Mississippi, bercée par son walkman et le regard paumé dans les lumières de la ville. Ce soir elle enterre le fragment qu’elle a fait disparaître, et demain elle apprendra à l’oublier. Time keeps movin’ on, la vie aussi, et elle est pas prête de s’arrêter. Mais Alma non plus. Parce qu’Alma, elle s’arrête jamais.


{ irak, 2002 }

« Si on crève, j’te jure que j’te tue. » Et elle ricane, la sale effrontée. Elle daigne même pas tourner la tête vers son acolyte, trop occupée à scanner les alentours pour trouver signe de vie ; puis elle a pas besoin de le regarder pour savoir qu’il est agité, nerveux mais excité par les risques qu’ils prennent. Faut dire que c’est pas recommandé, de se faufiler dans une zone d’où les militaires les ont jetés par deux fois déjà. Mais Alma, elle s’en tape. Parce qu’Alma, comme toujours, elle en fait qu’à sa tête. Y en a qui disent que ça finira par la perdre et ils ont sûrement raison, mais c’est pas ça qui va la stopper. C’est même plutôt le contraire. « Contente-toi d’tenir la caméra et j’te promets que ton joli p’tit cul restera sain et sauf. » Comme pour appuyer ses mots, elle lui colle une tape sur les fesses, sourire moqueur au coin des lèvres. Bucky réplique même pas, trop habitué à ses conneries pour y faire attention. Ils avancent en catimini, bien décidés à pas se faire choper cette fois-ci – la première fois, on les a fermement avertis puis escortés vers la sortie, avec calme mais le plus sèchement du monde ; la seconde, ils se sont faits allumer et c’est tout juste si on leur a pas botté le cul au passage. Alors vaut mieux pas connaître ce qui les attend au bout de cette récidive, on va pas s’mentir.

Mais ça vaut le coup. Ça vaut toujours le coup, à entendre Alma. C’est pas pour rien que son nom s’est fait connaître, qu’on soit d’accord avec elle ou pas, on peut pas nier qu’elle met tout son cœur à la tâche et que ça paie bien souvent. C’est peut-être ça le problème en fait, ça paie ouais, mais elle, c’est quand qu’elle va la payer son addition ? Elle se pose à peine la question au final, puisque ça compte pas tant qu’elle peut faire son boulot dans tout l’excès dont elle est capable. Mais dans le fond, elle sait : quand le karma lui reviendra en pleine gueule, ça sera pas beau à voir. Alors elle l’emmerde le karma, elle lui affiche son sourire le plus brillant et elle fonce dans le tas ; elle vient se planter près d’un bâtiment pendant qu’en arrière-plan, un attroupement de civils fait face à une poignée de militaires. Elle peut pas entendre ce qui se trame mais elle veut les images, alors elle fait signe à son partenaire de rester où il est et faire rouler la caméra pendant qu’elle s’approche aussi discrètement que possible. Elle est plus qu’à quelques mètres quand elle commence à saisir des mots ici et là, certains dans un dialecte arabe qu’elle maîtrise moyennement et d’autres en anglais, quelque chose à propos des maisons et d’un gosse disparu – elle croit, mais impossible d’en être certaine. Alors elle fait encore un pas en avant, jetant un coup d’œil par-dessus son épaule pour vérifier que Bucky ne loupe rien de tout ça. Il lui lève le pouce et elle hoche le menton, pour mieux retourner à sa tâche ensuite.

Y a un militaire qui demande à un homme de se calmer, un autre qui s’adresse à son talkie-walkie, et un bruit abominable qui débarque de nulle part. Elle sent son corps être projeté en l’air, une douleur insupportable qui la traverse, un fracas partout dans sa tête et autour d’elle. Puis, plus rien.

○○○

Ça vibre. Dans sa boîte crânienne, au creux de ses tympans, sous ses paupières à demi closes. Elle voit du blanc, du noir, trop de lumière et pas assez de formes. Elle sait pas combien de temps elle met à ouvrir les yeux correctement mais ça semble être une éternité, et y a son palpitant qui s’enflamme complètement dans sa poitrine. Elle le sent, et elle l’entend. Y a ce bip dérangeant qui panique en même temps qu’elle et ça l’aide à sortir de sa confusion : elle est à l’hôpital. Y a un fil planté dans sa main, un autre au creux de son coude, et un truc enfoncé dans ses narines qu’elle crève d’envie d’arracher, mais elle sait qu’il faut pas y toucher. Elle sent tout mais elle sent rien, ça fait une douleur sourde diffusée à travers sa carcasse toute entière mais elle a l’impression de pas vraiment être dans son corps. Tout est trop lourd mais elle est beaucoup trop légère, sa tête tourne et ses tripes se serrent. Ses phalanges tremblent sans qu’elle puisse le contrôler et elle a qu’une seule envie : se tirer.

Elle est vaguement consciente de voir la porte s’ouvrir et quelqu’un s’y engouffrer mais elle est trop concentrée sur ses gestes pour y faire attention. Sa main agrippe les couvertures pendant qu’elle essaie de mettre ses jambes en mouvement, bien décidée à se lever et sortir de là ; quitte à embarquer toutes les machines avec elle s’il le faut, elle s’en fout. Elle a besoin d’air, elle veut voir le soleil et pas des putains de murs qui la retiennent prisonnière. Mais y a un truc qui cloche, elle arrive pas à mettre le doigt dessus et ça lui fait froncer les sourcils, y a comme une pièce manquante dans le puzzle et ça l’énerve de pas savoir quoi. Une infirmière se rue sur elle mais elle la repousse, se libère comme elle peut en dégageant les draps qui la gênent.

C’est là qu’elle comprend. C’est là qu’elle voit ce qui lui manque. Sa jambe. Sa putain de jambe gauche, elle est plus là. Y a les trois quarts de sa cuisse – et c’est tout. Plus de genou, de tibia, de cheville, de pied. Il manque un putain de morceau et son cœur s’arrête, sa bouche s’ouvre en grand, ses yeux s’écarquillent d’horreur. « Ma jambe. Ma jambe. J’ai plus ma jambe. » Son regard se pose sur l’infirmière, et elle cligne frénétiquement des yeux alors que les bips s’affolent. Mais elle les entend plus, elle entend rien d’autre qu’un bourdonnement qui lui vrille la tête et lui donne envie de rendre le contenu de son estomac, là, comme ça. « Qu’est-c’que vous avez fait ? Ma jambe. » Elle voit la bouche de l’autre s’ouvrir, former des mots probablement mais elle enregistre rien, rien d’autre que le vide cruel là où devrait se trouver son membre disparu.

Ses mains agrippent la blouse de l’infirmière puis elle la pousse de toutes ses forces, la faisant trébucher à l’autre bout du lit pendant qu’elle se redresse comme elle peut. Elle tient debout une seconde, et puis elle s’écrase au sol dans un bruit sourd mais la douleur ne vient pas ; elle est déjà là, ancrée trop profondément pour que quoi que ce soit d’autre puisse se faire sentir, occupée à la détruire de l’intérieur. D’autres gens arrivent dans la pièce mais elle les ignore, tente de se relever alors qu’elle parvient à peine à se maintenir à genoux – elle en a plus qu’un, l’équilibre est trop bancal. On l’attrape sous les aisselles, on veut l’aider, la remettre sur son lit. Et elle, elle veut pas. « Non. Lâchez-moi. » Ils la portent à moitié, et elle est même pas foutue de se débattre parce que toutes ses forces l’ont quittée. Elle a rien. Elle a plus rien. « LÂCHEZ-MOI PUTAIN. NON. NON. » On l’écoute pas. On l’entend pas. C’est le néant le plus total et tout ce qui semble encore apte à fonctionner, c’est ses cordes vocales. Alors elle crie. Elle hurle. Ça déchire l’air autant que ses entrailles, et elle s’agite dans tous les sens pendant qu’on s’acharne à la maîtriser. Elle pleure, elle s’égosille, elle émet des sons dont elle ignorait l’existence et elle arrive même plus à former des mots.

Le seul truc qu’elle arrive à articuler, c’est : ma jambe. Elle est plus là. On la lui a arrachée. Elle, l’insolente occupée à défier les plus grands, celle qui aurait voulu défendre le monde entier, celle qui a jamais eu peur de se tenir debout contre vents et marées ; on l’a amputée. Et pour la première fois de sa vie, elle sait pas comment faire pour se relever.


{ nouvelle-orléans, 2005 }

    We are the indians, indians, indians of the nation,
    The whole wild creation.

Les voix s’élèvent en chœur et ça lui arrache un frisson ; ils sont tous là, en cercle, à chanter leur hymne, leur tribu, leur chef. Big Chief Everett. Ah qu’il était grand, avec son calme olympien et sa voix profonde, ses conseils de sage et son sourire imperturbable. Même quand elle était gamine et qu’il lui remontait les bretelles, il restait de marbre, sans avoir besoin de hausser le ton pour se faire comprendre et respecter. Mais même les colosses finissent par s’effondrer et le grand chef, il s’est fait balayer. La coupable c’est une grande dame au souffle d’acier, sans cœur et sans pitié, une dame en noir qui est de mèche avec la faucheuse. Katrina, qu’elle s’appelle. Katrina la meurtrière, qui a tout dévasté sur son passage. La ville, les gens, les corps et les âmes.

Et Alma, elle était même pas là. Alma, elle était ailleurs, parce qu’elle a beau être rentrée et devenue détective privée, ça l’empêche pas de devoir se tirer parfois pour le boulot. Elle leur a dit d’évacuer, mais ils l’ont pas écoutée, ils l’écoutent jamais – et après on s’demande de qui elle tient. Ils ont voulu rester chez eux et affronter la tempête. Sa mère s’en est sortie, sa sœur aussi. Mais pas son père. Katrina a été plus forte. Katrina a gagné. Et le pire, c’est qu’il reste plus personne à blâmer à part une foutue tempête dont elle pourra jamais se venger.

Alors elle ferme les yeux, sourire au coin des lèvres, et elle se laisse bercer. Ils tapent du pied, agitent leurs percussions, utilisent leurs cordes vocales pour rendre justice à l’honneur de leur chef. Ça lui vrille un peu le palpitant, la tête aussi, puis elle tape ses mains en rythme avec eux.

    And he won’t bow down, no he won’t bow down ;
    Down on that ground, on that dirty ground.
    Because I love to hear you call
    My indian red.

L’ouragan a p’t’être eu raison de sa vie, mais pas de son esprit ; le chef Everett il a toujours été libre et il le restera même dans la mort. Alors c’est pas un adieu larmoyant, c’est pas un crève-cœur d’où on sort en miettes avec des sillons brûlants sur les joues. C’est un au revoir qu’on célèbre en musique, un hommage à ce qui a été vécu et un merci pour tout. La mort c’est pas la fin. C’est juste l’un des cycles de la vie.


{ nouvelle-orléans, 2007 }

Y a une montagne de papiers qui s’étalent sur le sol comme un canevas auquel elle trouve pas de réponse, et ça la fait soupirer. Elle a besoin d’air. Prenant appui sur le meuble d’à côté, elle se relève comme elle peut, dépliant sa prothèse au passage pour se mettre debout correctement. Elle avance jusqu’à la table, attrape l’une des clopes qu’elle a roulées un peu plus tôt dans la soirée, et va s’appuyer contre la rambarde de son minuscule balcon. L’incandescente lui pourrit les lèvres puis les poumons, se décompose en quelques volutes de fumée qui se perdent dans l’air trop lourd. C’est étouffant ; ça l’est toujours, à la Nouvelle-Orléans. Mais Alma, ça la dérange pas.

Un sourire lui échappe alors qu’elle observe des badauds visiblement alcoolisés en bas de la rue, occupés à gueuler une chanson qu’elle connaît pas. Un truc d’ivrognes, probablement. Ça non plus, ça la dérange pas. Ça fait partie de la ville et de son ambiance, de son charme aussi, même si tout le monde est pas d’accord sur cet aspect-là. Le seul truc qui la dérange dans le coin, c’est ce connard qui s’amuse à enlever des gens pour les forcer à faire des trucs plus ignobles les uns que les autres. Elle lui court après ; elle est pas la seule. Pourtant, ils sont pas assez. Les flics ont pas l’air de bouger leur cul plus que ça, à vrai dire elle est pratiquement sûre d’avoir autant d’informations qu’eux sinon plus – puisqu’elle a les siennes, et les leurs. Les gens s’en foutent, tant qu’ils se sentent pas concernés. Et tout c’beau monde continue de tourner sans prêter attention au sang qui s’écoule à leurs pieds. Elle sait pas comment ils font. Elle y arrive pas.

Certes la ville connaît une criminalité qui bat tous les records, certes les cadavres s’accumulent tellement qu’on fait plus gaffe, mais ça change rien. Si personne ouvre sa gueule, ça risque pas d’aller mieux. Et s’ils sont pas foutus de le faire tous seuls, elle veut bien se péter les cordes vocales à leur place, ça serait pas la première fois.

Sa cancéreuse continue de se consumer entre ses doigts mais elle y prête plus vraiment attention, le regard paumé sur l’un de ses papiers. Un journal, franchement pas connu. C’est pas elle qui l’a acheté. Elle l’a trouvé sur son palier, accompagné d’un télégraphe lui disant quelle page regarder. Elle sait. L’expéditeur, elle l’a reconnu – un espèce de sauvage devenu fantôme, un souvenir qui lui revient en pleine gueule. Elle lui répondra sûrement de la même manière, parce qu’elle sait qu’il va surveiller le journal, l’homme mystère. Ça l’étonne même pas de lui.

D’un geste rapide, elle écrase la cigarette dans le cendrier, puis sort son portable et compose le numéro de Fred. Il s’fait tard mais elle doute que son acolyte soit déjà en train de dormir ; et si c’est le cas, tant pis, elle la réveillera. Trois tonalités suffisent pour qu’une voix bien familière lui réponde. « Hey, tu peux passer ? J’ai un truc à te montrer. Rien d’bien révolutionnaire dans notre affaire, mais c’est pas rien non plus. » La rouquine lui dit qu’elle pourra être là d’ici une vingtaine de minutes. Alma affiche un sourire. « Pas de problème. Oh, et Fred ? Apporte ton matos, je veux perfectionner mes points d’sutures. » Un rire résonne à l’autre bout du fil, suivi d’un ok, et elles raccrochent. Le portable retourne dans sa poche arrière, puis elle s’appuie à nouveau sur son perchoir habituel, scannant l’horizon des lumières de la ville.

Ouais, NOLA craint ces derniers temps et prend des airs de cauchemar pour certains. Mais NOLA, ça reste NOLA. Home.

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Maddox Osman
Maddox Osman
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○ messages : 351

MessageSujet: Re: throw me to the wolves and i'll return leading the pack. (alma)   throw me to the wolves and i'll return leading the pack. (alma) EmptyVen 11 Sep - 22:15

j't'aime pas, tu m'soûles, lâche-moé. throw me to the wolves and i'll return leading the pack. (alma) 2573563002 throw me to the wolves and i'll return leading the pack. (alma) 2573563002 throw me to the wolves and i'll return leading the pack. (alma) 2573563002

(t'es parfaite, change rien. throw me to the wolves and i'll return leading the pack. (alma) 3524911051)



CONGRATULATIONS
bienvenue dans les rangs !

Bonjour, Alma, et bienvenue dans ma ville. J'ai entendu dire que tu avais bien tendance à fourrer ton nez partout où tu le pouvais. Là où tu n'en avais pas le droit, et dans les affaires qui ne te regardaient pas. Fais attention à toi. Nos erreurs finissent toujours par nous rattraper.

Félicitations, mon brave. Tu t'en doutes sûrement, mais si tu vois ça, ça veut dire que tu es enfin officiellement des nôtres, avec une jolie couleur et tout le package.    Nous t'invitons par le biais de ce petit formulaire à passer par la suite dans quelques sections importantes pour ton intégration au forum et au jeu. Nous, on s'occupe de recenser ton avatar et ton pseudo, mais si tu veux recenser ton métier, ton logement, ton numéro de téléphone ou ton adresse mail, c'est à toi de le faire !   On t'invite également à aller faire un tour du côté des fiches de liens, pour te trouver plein de copains, ainsi que des rps. N'hésite pas non plus à remplir notre partie scénario de tes idées ! Et n'oublie pas d'aller voter pour nous toutes les deux heures, histoire de ramener encore plus de potentielles victimes pour notre tueur d'amour ! Faut bien le nourrir, le petit.  

Et surtout, si tu as la moindre question, n'hésite pas à t'adresser à Fred (ou Maddox), Alma (ou Quinn), Judith (ou Elijah), ou bien Alison (ou Aslinn) ! I love you
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Alma Everett
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MessageSujet: Re: throw me to the wolves and i'll return leading the pack. (alma)   throw me to the wolves and i'll return leading the pack. (alma) EmptyVen 11 Sep - 22:32

Arrête de faire ton vieux râleur, t'es pas crédible mon p'tit matelot throw me to the wolves and i'll return leading the pack. (alma) 1775309832

(je sais. throw me to the wolves and i'll return leading the pack. (alma) 3630554776 throw me to the wolves and i'll return leading the pack. (alma) 3524911051 throw me to the wolves and i'll return leading the pack. (alma) 3524911051)
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