SES CONSÉQUENCES
the sad story of a tragedy
matérielles et démographiques
Après le passage de Katrina, près de 80% de la Nouvelle-Orléans s'est retrouvée sous les eaux. Les dégâts matériels ont été tout simplement impossibles à estimer pour les habitants. Mais en billets verts, pour le gouvernement, ils s'élèveraient en plusieurs milliards de dollars. Comme pour toute catastrophe de cette envergure, le bilan des victimes fut assez approximatif, mais on estime à plus d'un million le nombre de louisianais déplacés par le cataclysme. Plus de 200 000 foyers ont été réhébergés par les pouvoirs publics durant les deux dernières années, et beaucoup le sont toujours. Pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, des zones non-touchées par Katrina furent tout de même déclarées inhabitables par l'État, provoquant une vague de colère et de protestation chez les délogés.
Plus d'un an après, la population du centre-ville de La Nouvelle-Orléans commençait tout juste à se réinstaller et à se densifier ; comme si, au bout de deux ans de léthargie, les gens commençaient à comprendre qu'ils n'avaient pour le moment plus grand-chose à craindre de Mère Nature, et qu'ils pouvaient tenter de se reconstruire. Et, fait étrange, l'ouragan a ramené un certain équilibre racial dans la ville ; la majorité noire est maintenant au coude à coude avec la majorité blanche. Certains dénoncent le phénomène de gentrification, et la volonté de l'état de nettoyer la ville. D'autres se gardent bien de se prononcer.
On dénombre au total plus d'un millier de victimes, et plus de blessés que l'on ne peut en compter. Aujourd'hui encore, tout n'a pas été reconstruit, et de nombreux endroits portent encore les marques des ravages de l'ouragan.
politiques et économiques
Économiquement parlant, Katrina serait la catastrophe la plus coûteuse des États-Unis. Des mesures de plusieurs milliards de dollars furent prises pour indemniser les victimes, et les problèmes budgétaires entraînés par le cataclysme poussèrent la ville à effectuer plus de 3000 licenciements.
La cote du président Bush chuta à la suite de l'ouragan, et il fut accusé par les habitants des USA d'avoir pris des mesures d'urgence trop tard. Ces reproches conduisirent son gouvernement à revoir les procédures d'urgence des grandes métropoles américaines.
Le gouverneur de Louisiane devint lui aussi extrêmement impopulaire, et décida de ne pas se représenter aux élections de 2007. Le maire de La Nouvelle-Orléans connut également une chute de popularité dans les sondages, mais il refusa d'abandonner sa ville, et se battit bec et ongles pour la reprendre en charge.
criminelles et judiciaires
Après le passage de Katrina, la criminalité grimpa en flèche à la Nouvelle-Orléans. Les premiers mois, les pillages devinrent monnaie courante, tant et si bien que la police et certains détachements de l'US Army eurent, par plusieurs fois, le droit de tirer pour tuer. Et ce fut la première étape de la discréditation des forces de l'ordre aux yeux des habitants.
Peu de temps après l'ouragan, des centaines de postes au sein de la police furent abandonnés ; selon les estimations, près d'un tiers des effectifs démissionnèrent simplement. Le chef de la police manqua de perdre son poste, mais face à la débâcle dans laquelle se retrouva sa ville, il apparut qu'il était le seul capable de rester encore debout au sommet de ce chaos. Après un entretien avec le maire, il fut annoncé qu'il conservait sa place. Aujourd'hui, de nombreux policiers sont susceptibles d'encourir des sanctions disciplinaires, voire même des peines judiciaires ; certains pour abus de pouvoir lors de fusillades contre des civils, et d'autres pour manquement à leur devoir durant et après Katrina.
Pour autant, la justice a pour le moment bien d'autres problèmes à gérer. Avec l'ouragan, de nombreux dossiers qui n'avaient pas encore été informatisés furent perdus, et des dizaines d'erreurs judiciaires commises. De nombreux détenus qui avaient tout à fait leur place derrière les barreaux furent libérés, tandis que des innocents étaient incarcérés sur simple erreur. Actuellement encore, des erreurs subsistent, et le système judiciaire de la Louisiane, presque aussi discrédité que sa police, peine à se remettre sur les rails et à réparer injustices et préjudices.
Face à tous les problèmes engendrés par l'ouragan, le New Orleans Police Department ne voit pas l'évidence lorsqu'un tueur en série se met à sévir dans ses rues. Les victimes sont associées à celles de l'ouragan, ou aux dommages collatéraux des nombreux pillages et débordements criminels. Lorsque la présence de Jigsaw est bel et bien rendue officielle, la police est une ultime fois discréditée.
Rien ne semble pouvoir aller plus mal. Vivre à la Nouvelle-Orléans est devenu un enfer, et il semblerait que personne ne soit capable de remédier à ça.
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