« Bonjour, Alexander. Tu ne me connais pas, mais je te connais. Je veux que tu joues à un jeu. Mon jeu. Tu as tout à y gagner. La seule chose que tu as à y perdre, c’est peut-être la vie. Mais peut-on dire que tu vis ? Chaque jour, depuis le début de ta misérable existence, tu te morfonds, apeuré. La dépression est ton quotidien, sans que tu parviennes à réaliser que bien d’autres sont plus mal lotis que toi. Tu ne sais que te plaindre, vivre aux crochets des autres, et ronger leur bienveillance jusqu’à la moelle. Combien de tes proches as-tu désespéré, au point qu’eux-mêmes en viennent à ne plus arriver à vivre ? Tu es ce que l’on pourrait appeler un parasite, Alexander, perpétuellement enfermé dans ce que tu croyais être l’obscurité. Mais aujourd’hui, tu as le choix. Vois-tu ce compte à rebours ? Lorsqu’il sera parvenu à sa fin, ton temps sera écoulé, et jamais tu ne pourras sortir d’ici. Sache que tu n’es pas seul, et que tous sont dans ton cas. Trouve les autres avant la fin du temps imparti, et prouve-moi. Prouve-moi que tu veux vivre, et que tu mérites de continuer ; que tu es capable de le faire sans personne, et de savourer ce qui te reste de ta misérable existence. Tu as toujours cru vivre dans le noir, et c’est maintenant que c’est le cas, n’oublie pas : une fois le compteur arrivé à 00:00, ton temps sera écoulé. Et jamais tu ne sortiras d’ici. Vivre ou mourir. Fais ton choix. »

Je ne peux pas m’en empêcher. Et je crie. Non. Non. C’est impossible. Ça ne peut pas être moi. Ce n’est pas mon tour. Non.

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« Nous subissons tous d’importantes pressions, dernièrement. Le Tueur au Puzzle court toujours dans nos rues malgré les efforts acharnés de la police, et nous nous sentons plus que jamais concernés par la sécurité de nos citoyens. Les patrouilles de police ont été encore augmentées depuis le mois dernier, et nous vous mobilisons vous, journalistes et reporters, pour intensifier la campagne de prévention auprès des habitants de la Nouvelle-Orléans. Vous êtes la voix de la mairie et de la police, autant que vous êtes la voix du peuple. Vous faites le pont entre nous tous, et c’est pourquoi nous vous demandons de bien vouloir nous aider à sensibiliser nos citoyens. »

Le silence était revenu, et les mauvais propos du commissaire semblaient désormais bien loin derrière. Cela n’empêcherait aucun des journalistes ici présent de les faire ressortir à la première édition du lendemain. Mais les impliquer et leur donner de l’importance était une diversion qui s’avéra fonctionner, temporairement à tout le moins.

« L’enquête concernant le Tueur suit son cours, parmi toutes les autres affaires que la police de la ville se doit également de s’occuper. Nous prions nos citoyens d’être plus que jamais solidaires pour faire face à la menace. La police ne peut assurer seule votre sécurité ; elle passe aussi par vous, et par votre prudence au quotidien. Merci. »

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